Une saison à oublier pour la pêche aux capelans dans Charlevoix
Publié le 25 juillet 2023 à 17:07, modifié le 25 juillet 2023 à 17:07
Par: Jérôme Gagnon
Les pêcheurs de capelans de Charlevoix doivent encaisser un autre coup dur. Après avoir milité pendant près de deux ans pour débuter la saison un peu plus tôt, la récolte a été loin de répondre aux attentes cette année.
Julie Gauthier de Pêcherie Charlevoix fondait plusieurs espoirs pour la saison 2023.
« Cette année, nous aurions pu sortir notre produit de la région et le faire connaître avec un beau système de distribution, mais la ressource n’était pas au rendez-vous », se désole-t-elle.
La récolte de capelans a été pour le moins difficile. Seulement une tonne de ce petit poisson fort populaire a été pêchée. En moyenne, son équipe en attrape 20 tonnes. Au total, 470 de ses fidèles clients n’auront pas eu la chance de se procurer de capelans frais.
« Toute la période de la mi-juin, le fleuve a été on pourrait dire déchaîné. Il y avait beaucoup d’alertes de vent fort en vigueur qui étaient affichées sur le site d’environnement Canada. L’eau aussi a été aussi assombrie et salie. Il y avait beaucoup de débris à la suite des inondations », précise Mme Gauthier.
Pour le pêcheur Robert Mailloux à L’Isle-aux-Coudres, la saison a aussi été catastrophique. Les filets étaient tout simplement vides. Du déjà-vu. Il a toutefois capturé malgré lui un autre poisson : le bar rayé. Julie Gauthier en voit également de plus en plus.
« C’est un grand prédateur qui n’a pas beaucoup de prédation dans le fleuve. Si il entre dans nos installations de pêche avec les petits poissons, quand j’arrive à marée basse je n’ai aucune chance de retrouver les petits poissons », dit la pêcheuse, qui aura au moins pêché en grand nombre de l’esturgeon cet été.
Actuellement, le bar rayé du Saint-Laurent est protégé par la Loi sur les espèces en péril au Canada, ce qui en interdit toute forme d’exploitation.
« On va finir cette année-là, mais après ça c’est sûr qu’on va essayer de bouger pour qu’il se passe quelque chose et de comprendre pourquoi qu’il est plus longtemps chez nous », mentionne la femme d’affaires.
Les pêcheurs se croisent maintenant les doigts afin que 2023 ne soit qu’une mauvaise saison parmi d’autres et non le début d’un mauvais cycle.