La Gaspésie semble moins touchée par l’artificialisation des terres agricoles
Publié le 21 juillet 2023 à 10:58, modifié le 21 juillet 2023 à 10:59
Par: CIMTCHAU
Les statistiques dévoilent que les terres agricoles de la province disparaissent lentement. Dans la région, bien qu’il y ait eu une perte, elle est moins prononcée qu’ailleurs au Québec. Fruit du hasard ou travail bien fait?
Les résultats des Comptes des terres méridionales du Québec démontrent une accélération, depuis l’année 2000, de l’artificialisation des zones agricoles partout au Québec… Sauf en Gaspésie. Ici, on note un ralentissement dans la perte des terres agricoles. Les plus récentes données pour la Gaspésie datent de 2016 et représentent les données plus fiables à ce sujet.
« Ici, à Carleton et dans les environs les terres sont majoritairement cultivées par des producteurs agricoles. », explique Normand Barriault, représentant du conseil régional des producteurs de lait de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Même si la Gaspésie semble moins affectée par ces pertes de zones agricoles, avec l’accroissement de la population, on estime que la cohabitation deviendra plus difficile. Il faudra faire de la place à ces nouveaux venus…
« Je ne te dirais pas qu’on n’a pas de pression de la municipalité pour construire des maisons. (…) On est soumis à de la règlementation par rapport au bon voisinage. », spécifie Normand.
Les chiffres pourraient être encore meilleurs. Le problème c’est que plusieurs propriétaires de terres propices à l’agriculture refusent d’utiliser ces dernières.
« Si on parle de terre en friche, des terres ou ce qui n’est pas cultivé. (…) Défricher une terre, c’est très long. (…) Si t’as pas de terres agricoles, on n’aura personne pour produire. », ajoute Michèle Poirier, présidente de l’Union des producteurs agricoles de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Ce que la plupart des producteurs agricoles ne savent pas, c’est qu’ils sont capables d’avoir de l’aide financière pour le défrichage de leurs terres grâce à l’entente sectorielle entre l’UPA, la MAPAQ et la Gaspésie Gourmande.
« Les gens qui ont des terres pas cultivées, mais qui sont cultivables, bien pourquoi vous ne les offrez pas à d’autres producteurs? (…) C’est l’importance d’avoir nos terres, qu’elles soient en santé et qu’elles soient cultivées. », soutient Poirier.
Il faudra trouver des solutions pour la pérennité des terres agricoles sans pour autant nuire au développement. Un défi difficile.
« Si les terres sont disponibilités pour du lotissement pour la construction de maisons, ça va faire en sorte que ça va limiter le droit à la population de s’alimenter. », mentionne Barriault.
« Si on perd des terres agricoles, c’est notre garde-manger. », lance la présidente de l’UPA.
Le dernier bilan aura pris 15 ans à rédiger. Les experts se penchent déjà sur le prochain document qui affichera les résultats de la dernière décennie. Si la tendance se maintient, le garde-manger gaspésien diminuera encore davantage.