Dans ces MRC sans cégep, il y a davantage de gens qui ont un secondaire 5 terminal ou un diplôme d’études professionnelles terminal et moins de gens qui ont une fréquentation collégiale, selon l’auteur de l’étude, l’économiste Pierre Langlois.

Au Bas-Saint-Laurent, ce sont donc Les Basques et le Témiscouata qui affichent une scolarité moins élevée. Pierre Langlois y constate que les choix scolaires sont influencés par une forme de mouvement socioculturel : « La formation professionnelle devient un peu le cégep de cette localité où il n’y en a pas. C’est-à-dire que le centre de formation professionnelle devient tellement important […] que ça devient un aimant naturel pour ces jeunes-là. »

Une moins grande fréquentation collégiale coïncide avec un niveau de littératie plus faible des populations. Et une littératie plus faible augmente la vulnérabilité sociale et économique.

« Il y a une espérance salariale plus élevée liée à la maîtrise de nos compétences de base. La littératie en est une, compétence de base, mais il y en a d’autres », explique Pierre Langlois.

Anne Paquette, coordonnatrice pour l’organisme communautaire ABC des Portages, constate aussi des difficultés professionnelles chez les gens qui ont une littératie plus faible : « Il y a de plus en plus d’industries qui utilisent la robotique, qui sont informatisées, alors une personne qui n’a pas le code écrit va se retrouver rapidement devant des difficultés. »

Des solutions à petites et grandes échelles

Des organismes d’alphabétisation comme ABC des Portages peuvent offrir de l’accompagnement personnalisé. Mais la Fondation de l’alphabétisation envisage aussi des solutions à l’échelle provinciale. Entre autres : implanter la fréquentation scolaire obligatoire jusqu’à 18 ans, comme en Ontario et au Nouveau-Brunswick; ajouter des formations pour les compétences de bases dans les programmes de formation professionnelle et ajouter des centres d’enseignement collégiaux dans les territoires non desservis.

Au Québec, c’est 39 MRC qui n’ont pas d’établissement collégial à moins de 20 kilomètres de leur territoire, et qui, en conséquence, ont un taux de littératie plus faible.