Normalement, les cormorans nichent sur les rives du fleuve. C’est probablement parce qu’il y a moins nourriture cette année qu’ils ont envahi d’autres plans d’eau.

Depuis quelques mois déjà, les cormorans à aigrettes semblent apprécier la vie sur un lac privé de Saint-Paul-de-la-Croix. « J’en ai compté une quinzaine ensemble, ils sont partis et ils ont fait le lac au complet. Quinze à côté de l’autre et c’est sûr qu’ils ont mangé du poisson c’est incroyable », indique un riverain de Saint-Paul-de-la-Croix, Teddy Thibault.

Les poissons se font de plus en plus rares dans le plan d’eau. Comme plusieurs, ce pêcheur aimerait comprendre pourquoi ces oiseaux sont soudainement présents en grand nombre. « La qualité de pêche, il n’y en a plus, eux sont bien meilleurs pêcheurs que nous. Un cormoran ça plonge jusqu’à 35-40 pieds faciles, dans 10 pieds d’eau c’est un détail pour eux », ajoute Teddy Thibault.

L’ancien professeur en biologie à l’Université de Montréal, Jean-François Giroux s’est spécialisé dans l’étude des oiseaux migrateurs et explique la situation. « L’année est spéciale, ces oiseaux-là nichent sur les îles, en face de Rivière-du-Loup, etc. Mais cette année il y a eu très peu de nidification, donc on pense qu’il y a moins de poisson, précisément du capelan, donc peut-être qu’ils se dispersent plutôt parce qu’ils n’ont pas de jeunes à nourrir, ils vont sur les différents lacs. »

Le résident de Saint-Paul-de-la-Croix s’inquiète aussi quant à la qualité de l’eau du lac. Le biologiste Jean-François Giroux assure que les risques de contamination sont très faibles. « Les excréments peuvent être riches en éléments nutritifs et le nombre que ça prendrait pour modifier la qualité de l’eau dans un lac d’une bonne superficie ça prendrait des centaines et des milliers d’oiseaux, mais ce n’est pas le cas, quelques individus, ça ne peut pas affecter. »

Les pêcheurs ont bien beau essayer de les effaroucher… Les cormorans reviennent toujours. « S’il y a de bonnes quantités de poissons, c’est ça qui attire à la fois des cormorans, mais aussi les pêcheurs dans les meilleurs endroits. On peut essayer de les effaroucher, mais ils vont probablement revenir pour s’alimenter », explique Jean-François Giroux.

Cette espèce est protégée par la loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du Québec. Il est interdit de la chasser.