CHSLD D’Anjou : un aîné laissé dans sa vomissure toute la nuit
Publié le 21 juin 2023 à 16:42, modifié le 21 juin 2023 à 16:42
Par: Coralie Morency
La famille d’un bénéficiaire d’un CHSLD du Kamouraska souhaite dénoncer le manque de surveillance dans l’établissement. Elle se questionne sur la sécurité des aînés et cherche à savoir ce qui s’est véritablement passé la nuit du 18 mars dernier.
Les événements du 18 mars ont choqué Guylaine Lizotte. Son père de 83 ans a été malade pendant plus de cinq heures la nuit. « Je trouve ça inacceptable que mon père est passé une nuit dans son vomi sans que personne ne lui apporte des soins. Lui, il ne peut pas demander, il a une maladie, l’Alzheimer », indique Guylaine Lizotte.
Atteint de cette maladie voleuse de souvenirs, son père n’a reçu aucune visite alors qu’il était malade. C’est le lendemain matin qu’il a été transféré à l’hôpital et que la famille a appris qu’il avait la Covid-19. « On l’a placé là c’est pas pour l’abandonner dans le fond d’une chambre. Comment vous pensez qu’il s’est senti lui cette nuit-là, seul et malade », ajoute-t-elle.
Après avoir dénoncé plusieurs fois le manque de surveillance aux gestionnaires, Guylaine Lizotte a installé légalement une caméra dans la chambre de son père afin de s’assurer de son bien-être. C’est en visionnant le contenu de ses vidéos qu’elle a découvert l’état de son père lors de cette nuit. « Ils me disent qu’ils en ramassent d’autres dans leur vomi, qu’il est sensé d’avoir eu des tournées. Ça ne fonctionne pas, moi j’ai une caméra, des vidéos et personne n’entre dans la chambre », explique la fille de Gilles Lizotte, hébergé à ce CHSLD du Kamouraska depuis 2020.
Impossible pour elle d’obtenir les réponses à ses questions. Aucun membre du personnel n’est capable de lui confirmer que des tournées ont été réalisées cette nuit-là. Elle précise dénoncer pour son père, mais aussi pour tous les autres aînés qui y sont hébergés.
Guylaine Lizotte demande que des actions concrètes soient prises pour que des événements comme ceux-ci ne se produisent plus au Centre D’Anjou. « Je ne voulais pas déplacer mon père [d’établissement] parce qu’il est atteint d’Alzheimer, puis leurs repères pour eux c’est important », explique-t-elle.
Une plainte a d’ailleurs été déposée au CISSS du Bas-Saint-Laurent. Elle précise le faire par amour pour son père qui mérite d’être traité comme il a traité ses enfants. « Mon papa c’était quelqu’un qui aimait sa famille. C’est pour ça que je veux lui rendre l’appareil aujourd’hui. Il ne nous aurait jamais laissé une nuit de temps vomir », mentionne avec émotion Guylaine Lizotte.
Elle aura prochainement une rencontre avec le gestionnaire du CHSLD et la plainte sera prise en charge par le commissaire aux plaintes du CISSS du Bas-Saint-Laurent. La direction ne commentera pas le dossier publiquement.