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Chandler: forcée de déménager contre son gré

Publié le 8 juin 2023 à 13:03, modifié le 9 juin 2023 à 09:46

Par: Patrick Giguère

Une femme qui vit dans un logement à prix modique à Chandler, pourrait être forcée de déménager malgré bien elle.  C’est que l’Office municipal d’habitation estime qu’elle occupe un logement qui ne répond plus à sa situation. La dame aux prises avec des problèmes de santé mentale exige un peu d’humanité de la part des dirigeants.

Michèle Lambert habite un jumelé de quatre chambres à coucher, à Chandler, depuis 2004. À la fin d’avril, la quinquagénaire a reçu une lettre de l’Office municipal d’habitation l’avisant qu’elle devra être relocalisée dans les mois à venir. On estime que son logement n’est plus approprié à sa condition.

« Quand j’ai reçu la lettre, je me suis mise à shaker. J’ai pleuré toute la soirée et toute la nuit. Je ne comprends pas pourquoi il agit ainsi, c’est inhumain. Je n’ai pas à payer parce qu’il manque de logements pour les familles. C’est au gouvernement de se mettre les deux pieds à terre et de venir bâtir des logements pour des personnes à problèmes comme moi », dit la locataire de 57 ans les larmes aux yeux.

L’organisme évoque un article du Code civil du Québec qui permet au locateur de relocaliser une personne qui occupe un logement, si celui-ci ne convient plus à ses besoins.

«On a actuellement des logements qui sont en sous-occupation et on a de la demande pour des familles avec des enfants et des mamans avec quatre enfants (…) On ne les met pas dehors. On les transfère dans un autre logement qui répond le plus à leurs besoins», mentionne le directeur de l’Office municipal d’habitation de Chandler, Simon-Pierre Dubé.

La locataire, qui a de graves problèmes médicaux à la suite d’un acte criminel dont elle a été victime, n’a pas la même vision que les gestionnaires. Madame Lambert, qui a profité de son indemnisation de l’IVAC pour construire sa nouvelle zone de confort, refuse de céder son logement.

« C’est sûr qu’on est sensible à cette situation-là, mais il n’y a rien dans nos règlements qui dit de tenir compte des problèmes de la locataire pour ne pas pouvoir déménager», lâche-t-il.

«Moi, je leur demande qu’il y ait un peu d’humanité parce qu’il y en a pas du tout et qu’il regarde bien mes problèmes de santé à nouveau et qu’il me laisse si le temps que j’en ai besoin ce n’est pas compliqué parce que c’est ma vie qui est en jeu», souligne la locataire.

Étant donné que la loi sur les logements pour les personnes à faible revenu n’est pas la même que les autres loyers, les recours sont rares. Il y a cependant une exception qui apparaît dans le Règlement sur l’attribution des logements à loyer modique.

« Si elle peut prouver que le fait de déménager dans un autre logement aura un impact des effets importants sur son état psychologique, oui, elle pourrait refuser le logement et rester où elle est. On parle vraiment de cas exceptionnels», fait savoir le coordonnateur de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec, Robert Pilon.

Mme Lambert poursuit ses démarches pour faire renverser cette décision et converser son logement. Une cause qui pourrait se retrouver au Tribunal administratif du Québec.