Démantèlement des usines à chiens de Pointe-à-la-Croix: 95 chiens saisis
Publié le 2 mai 2023 à 11:48, modifié le 3 mai 2023 à 12:27
Par: Patrick Giguère
Moins de deux semaines après avoir reçu une plainte formelle de cruauté animale, le MAPAQ a finalement débarqué ce matin dans deux chenils illégaux de Pointe-à-la-Croix.
À l’aube, les inspecteurs du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), accompagnés d’agents de la Sûreté du Québec, se sont présentés simultanément dans deux résidences du chemin de la Petite-Rivière-du-Loup et de la rue des Méandres. Sur place, on a pu apercevoir des chiens, laisse au cou, être placés dans de camions cubes ou dans une fourgonnette munie de cages. Le but : mettre fin à un réseau d’élevage illégal et surtout retirer ces animaux des lieux jugés inadéquats, pour leur sécurité et bien-être.
«En fait, on connaissait déjà le lieu. Il y a eu aussi des plaintes dernièrement. À la suite de plaintes, ce sont des choses qui peuvent arriver lorsque nos inspecteurs font des observations sur place», indique Yohan Dallaire-Boily, relationniste de presse du MAPAQ.
Ces opérations sont en liens avec le dépôt d’au moins une plainte concernant ces usines à chiens qui avaient été dénoncées dans des reportages que nous vous avions présentés dans les derniers jours.
Rappelons que plusieurs chiots moins populaires étaient donnés ou vendus à prix dérisoire. Des vidéos et photos que nous avions obtenus, laissent croire que plusieurs animaux étaient blessés, malades, sales et laissées dans des enclos insalubres.
Le convoi s’est ensuite rendu, en après-midi, à l’intérieur de cette écurie du chemin Shipyard. Sur place, des chiens et chiots enfermés à l’intérieur ont été récupérés.
Au passage, un homme masqué tente de faire peur à notre journaliste en le menaçant. « Montre-moi pas la face, sinon je te câlisse un coup de poing dans la face!»
Des sanctions à prévoir ?
Le MAPAQ déposera son rapport d’ici 30 jours au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Les responsables sont passibles entre 1000 à 250 000$ dollars et une peine d’emprisonnement de 18 mois en cas de récidive.
Les 74 chiens et 21 chiots ont été transporté en lieu sûr afin d’être examinés avant d’avoir la chance de se refaire une nouvelle vie. L’état de santé des bêtes n’a pas été précisé par les autorités.
«C’est de l’information qu’on aime mieux garder pour le ministère de la Justice. On veut s’assurer que nos rapports d’infraction soient le plus près possible de la réalité», s’est contenté de dire le relationniste.
Rappelons que ces chenils contreviennent aussi à la réglementation municipale sur le zonage.
«C’est un soulagement pas juste pour le conseil, mais pour toute la municipalité en général. Ç’a quand même bouleversé beaucoup de citoyens. (…) On souhaite aussi que ce message là soit envoyé à travers du Québec et de la Gaspésie. On espère que ces interventions portent fruits à quelque part et qu’elles empêchent les gens d’opérer de façon illégale», laisse tomber le directeur général de la municipalité de Pointe-à-la-Croix, André Carrier.