Les propos tenus par la femme d’affaires mercredi dernier à l’émission On va se le dire sont loin d’être passés inaperçus et ont offusqué plusieurs Madelinots.  Celle qui vient d’acheter un hôtel centenaire à Havre-Aubert critiquait le peu d’établissements hôteliers  adaptés aux personnes à mobilité réduite.

« Sur l’île d’Havre-Aubert, il n’y a pas d’endroits adaptés aux personnes à mobilité réduite, ce qui est quand même scandale. Imaginez-vous si dans les restaurants ou les hôtels, on écrivait : interdit aux femmes, interdit aux noirs, ou interdit aux gays…Il y a beaucoup d’endroits où c’est écrit interdit aux handicapés, et ça passe sous notre radar et moi ça me choque. » , extrait de l’émission.

Sans prendre position, la directrice de l’Association des personnes handicapées des Îles-de-la-Madeleine avoue que le discourt de l’animatrice et productrice ne sont pas totalement erronés.

«C’est facile d’interpréter. C’est facile d’interpréter à sa façon. Moi je suis vraiment contente qu’elle décide de le faire par contre. (…) Ce n’est pas adapté complètement parce que c’est des petites boutiques, surtout où elle est. C’est des petites boutiques où ça fonctionne deux, trois mois. Les gens ne veulent pas nécessairement investir. (…) Par contre, un petit partout aux Îles, je vois des nouvelles constructions et elles sont adaptées et nos entreprises en construction sont à l’affût de ça», fait savoir Carole Poirier.

«Dans la majorité des Îles, il y a beaucoup d’endroits qui ne sont pas accessibles. Plusieurs ont une rampe d’accès, mais souvent on a un bon seuil de porte à cause de l’eau», enchaine Nathalie Roy, la directrice de Kéroul.

Il n’y a pas que le manque de volonté ou de liquidité.  Sur le site classé patrimonial de La Grave à l’île du Havre-Aubert, plusieurs restrictions sont en vigueur et les commerçants n’ont pas liberté d’aménager leur entrée comme bon leur semble.

«Même qu’il y en a eu qui sont trop proches de la rue. Sur la grave, ils y en a qui sont quasiment sur le trottoir. C’est vraiment compliqué », mentionne Mme Poirier.

Selon l’organisme Kéroul, qui  vise à rendre le tourisme et la culture accessibles aux personnes à capacité physique restreinte au Québec, seulement 77 établissements sont accrédités.

«En tout sur l’île, on a seulement seize établissements qui sont accessibles, incluant l’hébergement et attrait. Et 29 qui sont partiellement accessibles. Ce n’est donc pas beaucoup ». précise Mme Roy.

Julie s’excuse

C’est un enjeu qui tient à cœur la femme d’affaires, notamment en raison de son ami et complice de longue date Stéphane Laporte. Sur les réseaux sociaux, elle a tenu à s’excuser et faire une mise au point. Dans une longue publication, elle a nuancé ses propos. Elle a tenu à rappeler qu’elle visait principalement les établissements hôteliers de l’archipel, que c’est une émission en direct et que « ça allait vite » et qu’elle s’excusait pour sa formulation.

« J’ai pris la parole sur ce triste sujet plusieurs fois pour sensibiliser les gens de partout au pays. (…) À l’émission « On va se le dire » Quand je parle d’accessibilité sur l’île d’Havre-Aubert, je veux dire en matière d’hébergement hôtelier puisque cette portion d’entrevue porte sur l’hébergement hôtelier de l’Hôtel de la Grave. Merci de mettre cela en contexte svp. Je sais très bien que L’atelier Côtier est accessible puisque les propriétaires ont décidé de l’adapter après une visite de Stéphane Laporte dans leur bijou d’éco-musée boutique. J’ai aussi vu des personnes à mobilité réduite au Vieux Treuil. En se promenant sur La Grave plusieurs boutiques et restaurants sont aussi adaptés. Encore une fois, je parlais, dans l’émission, spécifiquement d’hébergement hôtelier. Je ne demande pas que tous les hébergements des îles soient adaptés mais je souligne juste qu’on peut y penser et s’améliorer quand c’est possible. Certains établissements hôtelier sur l’île d’Havre-Aubert ont déjà fait les efforts en ce sens. Je tiens à les féliciter. C’est une émission en direct et ça allait vite. J’aurais pu célébrer qu’il y a plusieurs édifices dans l’archipel et à Havre-Aubert qui ont déjà cet accès. Je m’excuse pour ma formulation. Je ne voulais pas heurter personne ni blesser qui que ce soit mais plutôt aider à une prise de conscience.», extrait de la publication de Julie Snyder.