Le soleil qui fait fondre la neige fait aussi couler l’eau d’érable hâtivement cette année.

« On est vraiment en avance sur les autres années. On est au moins deux semaines en avance. Je pense qu’on est parti pour une bonne saison si les conditions restent de même », s’exclame Martin Malenfant.

Malgré ce début de saison précoce, le propriétaire de l’Érablière Escuminac était d’attaque.

« On était surpris que ça commence aussitôt que ça cette année mais on était quand même préparé. on n’était pas pris au dépourvu.»

Les coulées d’eau d’érable sont aussi commencées à l’Érablière Fecteau Acébois de Matapédia, qui compte plus de 31 000 entailles. L’évaporateur pour faire du sirop d’érable fonctionne à plein régime depuis samedi.

« Ça débute tranquillement. L’autre jour, on a commencé à 7 heures. On a parti l’évaporateur, on avait des bassins de concentré presque plein et on est parti pour une journée de onze heures et demie  de bouillage.  (…) C’est des gros journées mais on est content que la saison soit commencée », mentionne Charles Morin-Pellerin.

Cet expert en acériculture observe que l’eau d’érable est plus sucrée cette saison.

« Plus la saison avance plus l’arbre dégel donc le taux de sucre augmente plus l’arbre dégel. tu vas aller chercher plus d’eau dans le sol », ajoute-t-il.

La saison des sucres se brasse sur une période de 30 à 40 jours, jusqu’au début du mois de mai. Idéalement, il faut avoir des nuits froides et des températures oscillant entre 0 et 10 degrés en journée pour permettre l’écoulement de l’eau d’érable.

« Plus que la saison avance c’est mieux une température plutôt maussade de pluie et de neige ce n’est pas une belle température pour le printemps, mais pour le temps oui », dit M.Malenfant.

Et inflation oblige, les produits d’érable subiront une nouvelle hausse de prix cette année.

«  C’est une augmentation d’en bas de 10 %. Je te dirais qu’avec tous les intrants qui ont augmenté, ça ne représente même pas l’augmentation, sauf que si le prix monte trop haut ça risque d’avoir un impact sur le consommateur », fait-il savoir.

Près de 36 millions de livres de sirop d’érable ont été récoltés au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie la saison dernière. Reste à savoir si ce début de saison hâtif sera réellement profitable aux acériculteurs de nos régions.