Après avoir vécu les 50 dernières années dans les Laurentides, Micheline Saint-Onge est revenue s’établir dans son patelin natal en 2021. À la demande de son médecin de l’époque, elle s’inscrit au Guichet d’accès à un médecin de famille.

« On avait un médecin de famille dans les Laurentides et quand on est parti, il nous a dit de s’inscrire parce qu’éventuellement, ce serait difficile pour lui, de nous suivre, même si on avait fait un petit bout avec lui par téléphone », explique la résidente du quartier Saint-Omer.

Après plus de deux ans à patienter, c’est finalement le mois dernier que la résidente de Saint-Omer reçoit une lettre de la Régie de l’assurance maladie du Québec l’informant que son dossier médical serait pris en charge par le Groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) de Maria et qu’elle aurait un accès privilégié à la clinique. Micheline, qui a développé des problèmes de santé au fil du temps, s’empresse de prendre rendez-vous, mais l’infirmière au bout du fil lui annonce une mauvaise nouvelle.

« Quand j’ai reçu cette lettre là, je me suis dit: enfin, je vais avoir enfin une place pour faire suivre mon dossier (…) Elle  me dit : écoutez, la seule chose que je peux vous dire, c’est rappeler dans trois semaines. On ne sait pas, on va peut-être avoir des rendez-vous, mais ça ne se surprendrait. Ç’a été comme la cerise sur le sundae», s’exclame-t-elle.

Vérifications faites auprès du CISSS de la Gaspésie, le dossier de madame St-Onge, comme 500 autres usagers, aurait dû atterrir entre les mains du GMF Baie-des-Chaleurs et non entre celles du GMF-U à Maria. Ce qui expliquerait cette confusion.

« Ce dont on se rend compte, c’est qu’il y a eu un malentendu. Je dirais que c’est au niveau de la Régie de l’assurance maladie du Québec parce que nous quand on a transféré  l’information, c’était les bonnes informations », explique le directeur adjoint aux services professionnels au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie, Jean-François Sénéchal.

Pendant que le CISSS de la Gaspésie travaille à réparer cette erreur, avec la RAMQ, l’ex-infirmière de 67 ans n’en revient tout simplement pas de ce cafouillage administratif.

« Les gens qui reçoivent les appels ne sont à moitié pas au courant. C’est tout le temps la même problématique qu’on a avec ce réseau-là. C’est vraiment une organisation de travail qui ne fonctionnera jamais. (…) Il est temps que ça arrête et que ça cesse! Il ne faut  plus  que ça soit organisé comme ça. Il y a un ménage à faire à partir de la base », croit madame St-Onge.

Micheline espère que le CISSS tiendra parole et qu’elle pourra enfin avoir accès à un médecin de famille.

Dans la Baie-des-Chaleurs, 3000 personnes sont actuellement en attente d’un médecin de famille.