C’est vers le Maroc que les gestionnaires d’un supermarché, d’une garderie et d’une résidence pour aînés des Îles-de-la-Madeleine se sont envolés la fin de semaine dernière dans le but de dénicher leurs prochains employés.

«Au Maroc, il y a un beau bassin de francophone qui est intéressant. Il y a un système d’éducation qui est similaire au nôtre donc il y a des candidatures très intéressantes au Maroc pour nous», mentionne la directrice générale du Centre de la petite enfance Chez ma Tante, Mélanie Bernard.

Elle gère 107 places de garderie dans trois installations différentes, mais, en raison de la pénurie de main-d’œuvre, elle n’en exploite présentement que 60, dans un seul de ces établissements. Pour des raisons de logistique d’intégration, la gestionnaire aimerait recruter 5 éducatrices d’origine marocaine sur une possibilité de 15. Un renfort qui permettra de donner un second souffle à l’équipe.

«Les derniers mois ont été les plus difficiles. Je vous dirais c’est arrivé pratiquement à chaque semaine qu’on doit fermer un groupe. On est fermé à tous les vendredis
jusqu’au 31 mars. C’est la seule solution qu’on a trouvé parce que toutes les éducatrices tombent au combat», s’attriste-t-elle.

À la COOP IGA L’Unité, la direction se croise les doigts pour que cette campagne de recrutement à l’internationale puisse combler une partie de la douzaine de postes affichés.

«On est embarqué dans l’aventure. Nous on était dans un champ d’action qui était couvert par cette mission-là qui était la transformation des aliments. Donc dans notre cas, notre recherche était au niveau des cuisiniers et de poissonniers», relate la directrice générale, Marie-Josée Miousse.

La Résidence Plaisance était sur place pour combler un poste de comptable et une dizaine de préposées aux bénéficiaires.

Cette mission en Afrique du Nord était organisée par le ministère de l’Immigration. Sur un bassin de 4000 personnes qui ont démontré un intérêt à venir travailler sur l’archipel,  chaque employeur a pu échanger avec 80 candidats potentiels. Une deuxième ronde de sélection se tiendra par visioconférence la semaine prochaine.

«Il y en a plusieurs qui étaient intéressés par les Îles pour le calme, parce qu’il y a moins de population, la sécurité. Le mot sécurité c’est quelque chose qui est revenu souvent dans les entrevues qu’on a passé », souligne Alexandre Bessette, le conseiller en marketing territorial de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine.

«On a essayé de sélectionner des gens qui étaient plus collés sur notre réalité. Des gens qui vivaient dans des villages de pêcheurs, par exemple», ajoute Mme Miousse.

La municipalité est aussi bien consciente que le manque de logements est un frein au développement et à la rétention des nouveaux arrivants.

«Il y a un plan d’action qui devrait être adopté au cours des prochaines semaines pour tout ce qui touche le logement.  Donc, c’est certain qu’il y aura des offensives au cours des prochains mois,  on sait que c’est un enjeu », assure M.Bessette.

Avec la rareté de la main-d’œuvre sur l’archipel, l’embauche de travailleurs étrangers sera de plus en plus fréquente.

Ces nouveaux employés devraient arriver d’ici 12 mois et permettront sans contredit de contribuer au dynamisme économique, social et culturel des Îles.