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Un homardier veut léguer son permis à sa petite fille… une opération administrativement impossible

Publié le 16 février 2023 à 15:01, modifié le 17 février 2023 à 11:25

Par: Louis-Philippe Morin

Michel Arseneau, un pêcheur de homard de 85 ans qui détient un permis depuis 1953, désire le léguer à sa petite-fille. Mais, en raison d’une classification archaïque du ministère des Pêches et Océans, le permis risque tout simplement de disparaître à sa mort et il sera impossible d’effectuer le transfert.

« Ça fait 50 ans qu’on essaie de rétablir l’injustice qu’on a eu en 1976. », lance Michel Arseneau, un pêcheur de homard de Petit-Rocher… de bientôt 86 ans.

La prochaine saison de pêche au homard sera la 70e de Michel Arseneau. Et le règlement dont il parle remonte à presque 50 ans. À cette époque on divisait les travailleurs de la mer en deux classes, A et B. Les pêcheurs qui, comme monsieur Arseneau, avaient un second emploi se voyaient attribué un permis B. Un permis qui ne peut être léguer ou vendu…

« Si Maryse peut avoir mes licences et tout ça… plus tard s’il y a des garçons ou des filles de la famille qui veulent pêcher. », dit-il en regardant sa petite-fille.

Un permis B signifie moins de cages, moins de prises, moins de tonnage… mais ce bout de papier devrait signifier quelque chose, considérant qu’un permis A peut valoir jusqu’à un million de dollars.

« C’est une discrimination. Notre licence est commerciale comme les autres. Les pêcheurs A, qui ont 300 cages, payent la même licence que moi : cent dollar. », persiste monsieur Arseneau.

Maryse dénonce la situation, elle aussi.

« Ils attendent que les pêcheurs de classe B décèdent. Ce n’est pas quelque chose qu’ils peuvent passer sous la table et attendre qu’il n’y ait plus personne pour se lever, cogner sur la table et crier. », affirme Maryse Arseneau, la petite-fille de 23 ans de Michel.

Députés, ministres des pêches, premiers ministres… tous les élus qui se sont succédés au fil des ans n’ont jamais pu aider ces pêcheurs à réparer l’injustice dont il se disent victimes.

« On s’est adressé à tous les saints du ciel. Avant ça, on passait par l’union. Ça passait par l’assistant ministre pis ci, pis ça. », soupire le pêcheur.

« On a l’appui de certains pêcheurs jusqu’à un certain degré : des pêcheurs de classe A. Par contre, je ne suis pas prête à dire qu’ils sont avec nous quand c’est le temps d’en parler. », ajoute Maryse.

Les deux générations de pêcheurs espèrent que la lumière braquée sur la situation pourra changer la donne… et que le gouvernement modifiera un règlement qui n’a plus sa place.