Pêche à l’éperlan : une saison qui tombe à l’eau ?
Publié le 27 janvier 2023 à 09:19, modifié le 27 janvier 2023 à 14:57
Par: Patrick Giguère
La traditionnelle pêche à l’éperlan a débuté lentement cette année dans la Baie-des-Chaleurs. Alors que les banquises devraient être remplies d’adeptes de la pêche blanche, on en dénombre très peu puisque le couvert de glace n’est pas optimal.
Reconnu pour sa banquise qui se transforme en village de cabanes de bois, c’est plutôt le calme plat en ce mercredi après-midi à Pointe-à-la-Garde. Même si le ciel est bleu, il était possible d’apercevoir seulement deux courageux au large.
«Habituellement, il y a une soixantaine de cabanes. (…) Quand il y a de la glace pour que ça soit sécuritaire, il y a plusieurs jeunes ici. C’est vraiment le fun de voir des jeunes commencer la pêche, mais cette année on ne verra pas beaucoup ça», lance Eugène Perkinson, un pêcheur qui compte plus d’une quarantaine d’années d’expérience.
C’est avec plus d’un mois de retard que quelques courageux peuvent mettre leur ligne à l’eau dans l’espoir de taquiner le poisson tant convoité. La patience des pécheurs est aussi mise à rude épreuve.
«Normalement, on pogne notre quota qui est 120. Mais cette année, c’est 50, 40, des fois 20 et même pas pantoute. J’ai pêché à matin et je n’ai rien pogné», fait-il savoir.
À quelques kilomètres de là, sur le chemin de la Baie-du-Chêne à Pointe-à-la-Croix, on vient d’y installer des cabanes, mais elles se font rares. L’absence de couvert de glace complique grandement la situation, puisqu’il faut une épaisseur minimale pour être sécuritaire.
«La glace était comme bossée alors on ne pouvait pas rouler avec la cabane. (…) Il n’y en a pas de poissons. Ça fait trois jours. Ça été bon vendredi passé. C’est à cause des marées folles. mais ça devrait être bon à partir de demain» mentionne une femme.
« Aujourd’hui, on a commencé de bonne à 5 ou 6 heures. Quand on est arrivé à Pointe-à-la-Garde, on a pogné quelques douzaines et après ça s’est arrêté. On s’est dit qu’on allait va venir ici, mais ce n’est pas mieux. Ça pas été un bon choix », dit Rémi Bouchard, en éclatant de rire.
« Il faut être patient pour que ça mordre cette année. Nous cette année c’est la première fois et à date c’est comme l’année passée, on n’en pogne pas», ajoute un pêcheur
En plus de l’absence de couvert de glace, la présence de prédateurs expliqueraient la rareté de l’éperlan cette année.
«Tu as le phoque qui n’est presque plus chassé. Après ça, tu as le bar rayé. J’en ai vu ici au mois de novembre l’année passée. Et c’est en novembre que l’éperlan commence à arriver» , soulève Eugène.
Difficile de prédire ce que réserve l’avenir pour la pêche blanche. Si Dame nature se range derrière les pêcheurs et que la prochaine tempête n’emporte pas avec elle le couvert le glace, il devrait être possible de cuisiner poisson à chair blanche d’ici peu.