Faune gaspésienne : le coyote prolifère toujours
Publié le 20 janvier 2023 à 14:05, modifié le 20 janvier 2023 à 14:05
Par: Louis-Philippe Morin
Avec les populations de caribous qui se maintiennent à peine, les experts pointent du doigt la destruction de leur habitat, mais aussi une plus grande prédation du coyote, entre autres. Le canidé continue de proliférer en Gaspésie et menace le fragile équilibre écologique.
Au cours des derniers jours, le ministère de la Faune a dévoilé que la population de caribou était toujours à un nombre critique. Si la destruction de son environnement joue un rôle dans la régression de l’espèce, le coyote menace, lui aussi, les quelques spécimens qui demeurent.
« Le coyote est un important prédateur du caribou. Il faut voir que le caribou a une stature intermédiaire en le cerf de Virginie et l’orignal. », lance Martin-Hughes Saint-Laurent, biologiste à l’UQAR.
L’augmentation du nombre de coyotes s’expliquent par bien des facteurs.
« On perd de l’intérêt. Le coyote a moins de valeur. Sa fourrure a moins de valeur et la pression est moindre… donc, les abondances sont élevées. », poursuit monsieur Saint-Laurent.
L’entièreté de l’écosystème gaspésien est menacée par le coyote.
« On vient de voir… en 1985, on avait un cheptel de chevreuils, en Gaspésie, évalué à 17 mille têtes. Cinq ans plus tard, il était descendu à 500 têtes. C’est sûr qu’il n’y a pas simplement le coyote. Il y a aussi les conditions climatiques, du braconnage. », constate Bernard Dubé, un chasseur-trappeur bien connu dans la région.
L’impopularité de la chasse au coyote et le peu de relève dans ce domaine favorisera la propagation du canidé dans les prochaines années.
« Le jeune se décourage. Il ne peut pas fabriquer de fûts. Ça lui prend un atelier pour travailler. C’est sûr que s’il reste chez ses parents… son père à un garage, mais est-ce qu’il va l’endurer à voir du sang et de la graisse… des odeurs de cuirs? », soupire le chasseur.
« C’est donc peine perdue de croire qu’on va éradiquer le coyote. Est-ce qu’on arrivera à en contrôler, en partie, l’abondance? La réponse est oui. », raconte monsieur Saint-Laurent.
Mais l’animal ne se laissera pas faire… Il est rusé et évasif… même pour les trappeurs professionnels.
« … Pas grand’chose. Ils ont toujours peur de Bernard Dubé. Ils se cachent. », lance, en riant, Bernard Dubé.
Pour les experts et les trappeurs, il faudra apprendre à vivre avec le coyote et tenter, tant bien que mal, d’en contrôler la population si on ne veut pas voir la faune gaspésienne être engloutie par le prédateur.