Accès au marché immobilier : un achat hors de portée pour les jeunes?
Publié le 16 décembre 2022 à 15:35, modifié le 16 décembre 2022 à 15:35
Par: Louis-Philippe Morin
Selon un sondage Léger, les jeunes épargnent plus, mais craignent de ne pas pouvoir s’acheter une maison à moyen terme. Et en Gaspésie, la montée rapide des prix dans l’immobilier au courant des dernières années vient amplifier ce phénomène. Louis-Philippe Morin. – TOPO –
Les résultats d’un sondage Léger montrent qu’économiquement les jeunes de 15 à 39 ans doivent faire de l’ordre dans leur gestion budgétaire et se discipliner. Seulement 22% d’entre eux estiment que leurs finances personnelles sont en bon état.
« Mais, ça reste que maintenant, je n’économise pas assez. », affirme cette jeune fille, assise au Café étudiant du Cégep de Carleton-sur-Mer.
« Non, mais je voudrais plus économiser. Quand je vais me remettre à travailler, je vais économiser une partie et je vais investir. », avoue, quant à lui, Philippe.
« Je me motive des fois j’en mets un peu de côté parfois. Mais, non, pas assez pour l’instant. Je ne pourrai pas m’acheter une maison, mais un jour. », termine cette jeune femme, attablée à la cafétéria.
Et justement, avec les prix qui augmentent partout… et particulièrement celui des logements et des maisons, le sondage révèle que les jeunes sont confrontés à un marché immobilier qui leur semble inatteignable. Pourtant, certains y mettent l’effort.
« Ça fait que… J’ai pris 4-5 ans à mettre de côté assidûment pour vraiment avoir un apport suffisant. Mais, ce n’était pas suffisant pour avoir le maximum de prêts. Mais, comment dire, on avait un arrangement avec la banque ça a fonctionné. », nous dit Charles Lefebvre, un jeune homme croisé à Bonaventure, alors qu’il se balade avec sa fillette.
L’achat d’un immeuble peut sembler plus abordable dans la région… et donc plus propice pour les jeunes acquéreurs. Mais, selon les experts, c’est une illusion.
« Ici, dans la région – je ne sais pas comment ça se passe ailleurs au Québec – mais ici dans la région, on a vu une augmentation fulgurante des prix des maisons. Je vois des jeunes qui s’embarquent avec des hypothèques de propriété à 300 mille dollars et plus… Moi, ça me fait peur comme mère. », tranche Louise Brash, agente immobilière pour Via Capitale.
Quelques-uns arrivent à réaliser leur rêve, mais au prix de plusieurs difficultés.
« Pour la génération complète? Je ne sais pas au complet. Je pense que les prix sont quand même assez élevés et les surenchères sont fréquentes. On nous le dit, en plus, quand on cherche. », déplore Charles Lefebvre.
Selon le sondage, 66 % des jeunes habitent encore chez leurs parents parce qu’ils ne peuvent pas se payer un loyer ou une maison. D’ailleurs 67 % de ces jeunes croient qu’ils n’auront pas accès à une propriété avant plusieurs années. Pour les experts du marché immobilier local, la situation pourrait demeurer la même pour encore quelques années.
« La problématique qu’on a aussi, c’est le manque d’inventaire. Il y a très peu de maisons. Je regardais justement ce matin dans les MRC Avignon et Bonaventure, les propriétés à vendre il y en a une seulement 60. », dit Louise Brash.
Nous avons discuté avec des économistes de Desjardins qui confirment qu’avec les taux d’intérêt à la hausse, les jeunes acheteurs devront être patients. Il leur faudra faire le ménage dans leurs finances et souhaiter que le marché immobilier abaisse son plancher d’entrée.