« On peut parler du mouvement ou là on retrouve autant des citoyens qui ont les valeurs à cœur, la démocratie, la justice et même l’environnement  parce que c’est un sujet qu’on traite de plus en plus en économie sociale», énumère la directrice du Pôle d’économie sociale de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Noémie Bernier .

«L’économie sociale, c’est quelque chose de pertinent à explorer… Il faut garder en tête que c’est une rupture avec le commerce capitaliste», avance Gaspar Lépine.

À la Ferme du Trécarré dans le rang Saint-Louis à Carleton, les trois associés se sont assurés d’avoir une stabilité et de jouir de la liberté d’être leur propre patron. Ils ont opté pour la formule de la coopérative de travailleurs pour défricher leur terre.

«Les conditions de travail ne sont pas évidentes en agricultures et on s’est dit qu’on allait mettre les chances de notre côté comme on peut pour avoir un fonctionnement qui implique tout le monde. Au final, permet de déployer le meilleur travail », fait-il savoir.

Même son de cloche du côté du Bloc de l’Est. À ses débuts, un seul propriétaire opérait l’entreprise. Épuisé par la charge de travail, c’est la création d’un OBNL qui aura permis de sauver le centre d’escalade et de permettre aux grimpeurs de la région de continuer à s’exercer.

«Toute la charge de la gestion du Bloc qui repose sur une seule personne, mais là c’est sur un ensemble de personnes. Dans ce cas-ci, c’est sur les sept personnes du conseil d’administration et on se partage différentes tâches liées à la gestion du centre et à ça se joigne des bénévoles», souffle le vice-président de l’organisme sportif de Carleton-sur-Mer, Yan Tremblay.

Selon une étude sur l’économie sociale au Québec effectué en 2016, on retrouverait pas moins de 350 entreprises d’économie sociale sur le territoire de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Il peut s’agir d’un OBNL, de coopératives ou de mutuelles. Ces entreprises emploient 3700 personnes et génèrent un chiffre d’affaires totalisant 347 M$.

«On voit que la longévité des entreprises est plus longue au niveau des OBNL et des Coopératives parce qu’en autre la mission est là pour perdurer», explique Mme Bernier.

Si l’économie sociale ne convient pas à tous les types d’entreprises, il reste néanmoins qu’elle offre des avantages tangibles. Et avec le contexte économique actuel, elle pourrait bien être une voie pour l’avenir.