Les algues, une richesse à exploiter
Publié le 26 octobre 2022 à 17:10, modifié le 26 octobre 2022 à 17:13
Par: CIMTCHAU
Une opération plutôt inusitée est effectuée dans les Basques, pour cueillir les algues. Une entreprise les transforme en biostimulants pour plantes. Un produit qui est utilisé par plusieurs producteurs agricoles.
Cueillir des algues. Voilà un métier atypique et pourtant essentiel pour de plus en plus de producteurs agricoles.
« C’est quelque chose que j’aime particulièrement, c’est un défi de capitaine assez intéressant. », souligne Sylvain Dorey, capitaine du navire et cueilleur d’algues.
L’entreprise OrganicOcean fabrique des biostimulants depuis déjà quelques années. L’objectif est d’aider les plantes à avoir une meilleure tolérance aux changements climatiques, tels que la sécheresse.
« On a beaucoup de défis avec l’augmentation de la population mondiale, avec la disponibilité des terres de qualités, donc il faut arriver à faire plus avec moins. », déclare Martin Poirier, président-directeur général d’OrganicOcean.
Ces biostimulants peuvent être appliqués sur de grandes cultures telles que le maïs ou encore la pomme de terre. L’ascophylle noueuse domine la zone intertidale du Saint-Laurent. Là ou une dizaine de cueilleurs se rassemblent quelques fois par semaines à marée basse.

L’ascophylle noueuse
« C’est assez trippant parce qu’on travaille à l’heure des marées finalement donc ce n’est pas nous qui décidons. », déclare le capitaine.
L’endroit de récolte est choisi spécifiquement, puisque l’ascophylle noueuse prend généralement trois ans à se régénérer. Les cueilleurs vont donc la récolter minutieusement à la main et la déposer dans le bateau.
« Le but c’est de ne pas l’arracher parce qu’il y a une racine qui est extrêmement solide et que si on l’arrache elle ne va pas repousser. », explique Sylvain Dorey.
Lorsque la cueillette est terminée, les algues sont transportées dans l’usine qui est située à seulement quelques minutes du point de cueillette et où elles seront transformées en biostimulants.

Sylvain Dorey durant la cueillette d’algues
« On va les laver pour enlever le sable résiduel. Après ça ils vont passer à travers différentes étapes de broyage, de séchage et de rebroyage, pour en faire une sorte de farine, un gruau. Ça permet de conserver les algues des mois, des années. », explique également Alexandre Leclerc, copropriétaire et VP production chez OrganicOcean.
Une façon pour les producteurs de faire d’énormes gains de productivités, tout en favorisant l’économie locale.
« C’est du développement durable, c’est la création d’emploi local. On développe le secteur des biotechnologies marines, puis c’est le fun que nos producteurs locaux puissent en bénéficier. », affirme Martin Poirier.
Leurs produits sont utilisés à travers le Québec, mais aussi à l’international.
« C’est plus de 700 essais qu’on a cumulés sur une quarantaine de cultures qui nous permettre de dire sans l’ombre d’un doute que ces produits-là fonctionnent. »