Situé à une dizaine de kilomètres de Causapscal, le village de 178 habitants vient d’investir un peu plus de 460 mille dollars dans un jumelé au cœur de la municipalité. Avec une population vieillissante et le fait qu’il n’y a pas de résidences pour personnes aînées ni de logements disponibles sur son territoire, les élus ont pris les grands moyens. Avec les redevances des éoliennes et le support financier de quelques partenaires, la municipalité a été en mesure de financer elle-même le projet locatif de deux unités.

«Ils y a encore qui veulent aller dans les petites municipalités parce qu’on est bien ici. On a décidé de prendre les choses en main. En louant à des gens qui ont déjà des maisons à Sainte Marguerite, ces gens-là vont vouloir vendre leur maison et attirer des familles ici», raconte la mairesse depuis 2005, Marlène Landry.

Âgée de 77 ans, Colette Marquis n’a plus la forme pour s’occuper de l’entretien de sa résidence. Le nom de la postière du village est sur la liste  pour occuper un des deux quatre et demi. Les travaux devraient être finalisés d’ici décembre.

«Je trouve ça correct parce que des logements ici il n’y en a pas tellement. Et moi m’en aller dans une résidence je ne suis pas prête à ça du tout.  (…) Je n’ai pas le goût de me ramasser dans un endroit avec des personnes que je ne connais à peu près pas alors qu’ici tu connais tout le monde», mentionne-t-elle.

Les élus souhaitaient au départ bâtir un immeuble de quatre logements à prix modique. Ils ont revu le projet avec la modification de la loi 49 qui permet aux municipalités de construire ou rénover des logements. Un changement qui évite à l’administration municipale la lourdeur et la lenteur des processus de développement des programmes gouvernementaux.

«Même si on avait fait une demande, on n’aurait peut-être pas été accepté. Ça aurait été dans cinq ou sept ans plus tard. Le gouvernement n’a pas de sous à mettre dans le logement encore. On a préféré changer d’orientation», poursuit la mairesse.

La coordonnatrice des Habitations populaires de l’Est croit que ce modèle est portant d’avenir.

«Moi je pense que c’est une superbe image et une superbe façon de faire. C’est un modèle pour les petites municipalités à venir. Malgré ça , je pense qu’il doit y avoir des programmes au niveau du gouvernement qui soit autoportant pour tout le monde», affirme Nancy Belleau.

Un projet similaire avec une autre municipalité de la MRC de la Matapédia serait déjà en cours de processus.