Pour que l’industrie laitière devienne un service essentiel
Publié le 15 août 2022 à 16:12, modifié le 15 août 2022 à 16:18
Par: Megan Maltais
Moins de deux semaines depuis l’entente de principe à l’usine d’Agropur de Granby, c’est un soulagement au Bas-Saint-Laurent. Plusieurs questions ont toutefois été soulevées à la suite de cette entente. Notamment sur les usines de transformation déjà existantes et l’importance du lait dans notre alimentation.
La grève chez Agropur est arrivée comme un cheveu sur la soupe. Du jour au lendemain, les producteurs de lait se sont retrouvés au pied du mur. Des centaines de litres de lait ont dû être jetés, ce qui a ravivé la question sur la nécessité de faire de l’industrie laitière, un service essentiel.
« Quand on regarde ça, c’est une denrée périssable. Le monde a besoin de mangé, c’est de la protéine, ç’a une valeur pour la santé du lait. Donc, c’est quelque chose qu’il faudrait protéger pour que ça n’arrive plus. Est-ce qu’on doit arrêter les usines de tombée en grève? C’est tout ça qu’il faudrait regarder et vraiment, prendre une bonne décision là-dessus », explique le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile.
Situation financière difficile
La situation financière est déjà difficile pour les producteurs, qui sont sous-payés pour leur production.
« Ç’a eu un impact financier sur les producteurs. On n’a pas chiffré encore exactement, mais on parle peut-être autour de 1000$ par ferme. C’est de l’argent que tu n’as pas pour faire l’épicerie, c’est de l’argent qu’il faut compenser ailleurs. On venait d’avoir une augmentation, qui va être mis en place le premier septembre, qui dit déjà qu’on est en dessous des coûts de production. »
Usines de transformation insuffisantes
Les usines de transformation ne sont plus suffisantes pour subvenir à la quantité de lait produit. Des usines comme Trois-Pistoles et Saint-Alexandre, qui sont fermées depuis quelques années, auraient été nécessaires aujourd’hui.
« C’est des usines que, dans le temps, ne semblait plus nécessaire vu l’augmentation de transformation dans des usines plus modernes. Mais là, on se rend compte que ces usines-là c’était peut-être la bonne solution et présentement on en aurait besoin au Bas-Saint-Laurent », ajoute le président.
Les usines déjà existantes ne sont pas équipées pour pallier à des situations comme celle engendrée par la grève.
« Les endroits pour transformer les surplus de lait sont vraiment difficile à trouver. Un bris d’équipement fait la même chose, mais a plus courte échelle, souvent c’est une journée ou deux. Une grève comme ça qui dure au-dessus d’un mois, ça devient compliqué. »
Les dernières semaines n’ont fait que confirmer ces inquiétudes. Le président estime qu’il y a encore du travail à faire. Il espère que des décisions seront prises prochainement.