Une trentaine de passages pour animaux sous l’autoroute 85
Publié le 9 juin 2022 à 18:19, modifié le 9 juin 2022 à 18:19
Une trentaine de passages pour animaux sont en cours d’aménagement sur le chantier de la nouvelle autoroute 85. Un projet qui vise à assurer la sécurité des automobilistes, tout comme le bien-être de la faune.
La forêt est omniprésente en bordure de la route 185, qui devient tranquillement une autoroute. Plusieurs collisions avec des cervidés sont observées chaque année. Des clôtures s’y retrouvent, mais impossible d’en installer sur l’ensemble du territoire, notamment dans les bretelles d’accès.
« On pense que les bêtes ne s’approcheront pas, mais il y a quand même une possibilité. Donc si on sait qu’ils ont un endroit préférentiel pour passer, ils vont utiliser plus cet endroit-là que d’essayer de passer à une place non optimale pour eux qui pourrait avoir un risque d’accident et d’intrusion », explique Jessy Héon, biologiste pour le projet de l’autoroute 85 au ministère des Transports.
30 endroits ont été ou seront prochainement aménagés tout le long du chantier afin que les animaux, petits et grands, puissent traverser l’autoroute facilement. Un enjeu de sécurité pour les automobilistes. Pour les animaux aussi, ces aménagements ont une raison d’être.
« Il y a un intérêt de pouvoir passer pour chercher des nouveaux habitats, que ce soit pour se reproduire, s’abriter ou s’alimenter », ajoute la biologiste du ministère.
Les lieux de passage n’ont pas été choisis au hasard.
« On a utilisé des donnés d’accidents, des inventaires aériens ont été faits, des cartes écoforestières ont été regardées, il y a eu des discussions », précise Jessy Héon.
Horizon-Nature Bas-Saint-Laurent a justement fait partie de ces discussions. L’organisme s’est intéressé à ce chantier pour s’assurer qu’on conserve la faune.
« On coupe quand même le territoire pas mal pour la faune en particulier et pour la migration plus largement des organismes sur le long terme, donc c’est pour ça qu’on s’est concentré ici, puis notre rôle c’est d’essayer de prendre des mesures pour que de chaque côté des ponceaux, il y ait des mesures de conservation qui soient mises en place », relate Mikaël Jaffré, directeur général de Horizon-Nature Bas-Saint-Laurent.
L’organisme se donne aussi pour mission de travailler avec les propriétaires de terres où se trouvent les corridors. Le but est de les sensibiliser pour que les habitats des animaux ne soient pas dégradés.
« Quand les propriétaires fonciers font des interventions forestières, de minimiser la taille de leurs interventions et de garder des bordures forestières au minimum qui peuvent se connecter les unes aux autres et aussi d’aller chercher des plans d’aménagements forestiers avec des conseillers forestiers », donne comme exemple Ariane Breault, chargée de projets en conservation pour Horizon-Nature Bas-Saint-Laurent.
Des caméras seront installées afin de constater si les animaux utilisent bel et bien les passages au cours des prochaines années.