Pénurie de lait maternisé : Une famille de L’Isle-Verte lance un cri du coeur
Publié le 2 juin 2022 à 17:38, modifié le 2 juin 2022 à 17:38
Par: CIMTCHAU
La pénurie de lait maternisé, qui perdure déjà depuis plusieurs semaines, donne bien des maux de tête à de nombreuses familles. C’est le cas pour des parents de L’Isle-Verte, qui ont un bébé de deux mois.
Marylou Laplante et Jonathan Caron cherchent désespérément à obtenir des cannes de lait depuis des mois pour nourrir leur fils Nathanaël, qui ne tolère pas le lait avec des protéines bovines depuis sa naissance. Impossible de savoir quand le lait Alimentum, qui est en rupture de stock, reviendra sur les tablettes. Une situation qui s’avère angoissante pour les deux parents.
« On est dans le néant total. Au départ c’était au début du mois de juin et après mi-juin et maintenant c’est rendu en juillet », affirme d’emblée le père, Jonathan Caron.
« À chaque fois qu’on change de lait, on se demande si ça va fonctionner et si ça ne fonctionne pas, ça amène d’autres problèmes qu’on doit vérifier. Pour la santé de mon fils, il ne faut pas prendre ça à la légère », explique pour sa part la mère, Marylou Laplante.
Des alternatives existent, mais elles sont rares. Le premier produit, le lait Nutramigen, est toutefois moins bien assimilé par le bambin, ce qui lui procure des vomissements et une perte de poids. Le second, le lait Puramino, n’est pas couvert par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Il faut donc que le couple demande une dérogation pour avoir ce produit qui coûte près de 200$ par semaine. À court de solutions, ils dénoncent la lenteur du système de santé.
« On se sent tout seul là-dedans. Il y a comme personne pour nous soutenir à part notre fameux appel à l’aide. Ça va être entre nous, entre bons parents, qu’on va pouvoir se soutenir parce que pour le moment, on n’a personne. Je crois que Facebook a des meilleures alternatives que notre système de santé pour trouver des solutions », mentionne M. Caron.
« Je paye de l’impôt comme tout le monde, c’est difficile de croire qu’ils ne sont pas capables de faire un petit quelque chose pour moi, au moins de signer une dérogation pour examiner mon dossier plus rapidement et me sauver des sous », ajoute-t-il.
Un appel à l’aide
Une publication Facebook du couple a rapidement été entendue alors que plusieurs familles des quatre coins du Québec souhaitent les aider. Ils auront des cannes de lait en provenance de Saint-Julie tout près de Montréal, notamment. Malgré tout, ça ne règle pas le problème à long terme, selon eux.
« On a reçu à faire un appel à l’aide, on a réussi à aller en chercher un petit peu. Ça nous fait un stock pour un certain temps. Peut-être qu’on va être capable de tenir jusqu’à la mi-juillet avec ce qu’on a été capable d’aller chercher. Est-ce qu’on va être capable de tenir plus longtemps, peut-être pas », affirme la jeune mère.
Du côté des pharmaciens, ils sont bien au fait de cette situation. Ils gèrent cette crise du mieux qu’ils peuvent.
« Comme ce lait est le principal aliment qui assure l’alimentation de ces bambins, le stress pour s’en procurer est énorme. La meilleure façon de gérer quand on a une pénurie, c’est de donner en petite quantité au plus grand nombre de familles et gérer l’approvisionnement. C’est certain que le stress augmente dans ce cas-là. Plusieurs mères sont venues nous voir en panique. Les produits de remplacement sont très en demande, donc eux aussi souffrent d’une rupture d’approvisionnement comme la demande est très grande. On a réel un enjeu pour servir les bébés », explique Philippe Lépicier, pharmacien au Familiprix de L’Isle-Verte.
« On est au Québec et en 2022 et on a des problèmes d’apprivoisement. Ça devient un méchant fléau, je ne sais pas où qu’on va aller avec tout dans les prochaines semaines et ça fait peur », termine Marylou Laplante.
Jonathan et Marylou souhaitent que toutes les familles dans la même situation se serrent les coudes pour la suite alors que ce problème est loin d’être réglé.