Places en garderie: Un couple de Pointe-à-la-Croix espère un miracle
Publié le 25 mai 2022 à 16:11, modifié le 25 mai 2022 à 17:37
Par: Patrick Giguère
- Le manque de places en garderie cause bien des maux de tête à un jeune couple de Pointe-à-la-Croix. Faute d’endroit pour faire garder leur enfant, les parents ont décidé que la jeune mère devra rester à la maison.
En congé de maternité depuis novembre, Caroline Bernier aura épuisé toutes ses prestations du Régime québécois d’assurance parentale ( RQAP) le 28 juin prochain. Et le temps presse… alors que la jeune famille n’a toujours pas de place en garderie pour faire garder leur rayon de soleil.
« C’est angoissant beaucoup. C’est difficile. Je sais que je ne suis pas la seule maman qui veut retourner au travail. On manque d’employés partout et on est bloqué dans le manque de garderies », soupir la mère de 30 ans.
Depuis avril 2021, Caroline, qui travaille comme criminologue au Centre hospitalier du Restigouche, a inscrit son garçon, Maxime, sur la Place 0-5 ans et a contacté toutes les garderies de la MRC Avignon et de Campbellton.
« Ça a mené à nulle part », souligne-t-elle.
Le couple a même pensé recruter une nounou.
« On offrait justement des belles conditions. On essayait d’offrir un poste, mais il manque d’employés partout. C’est sûr que nos espoirs de trouver quelqu’un ne sont pas là non plus », laisse tomber la maman de Maxime, six mois.
Face à la situation, la maman de 30 ans ne voit pas d’autre option que de mettre de côté sa carrière, temporairement. Un choix qui privera le couple d’un salaire. Le métier de son conjoint, qui est paramédic, amène son lot de défis. Cédric travaille sur un horaire dit de faction. Il doit être disponible 24h sur 24 pendant 7 jours consécutifs.
« Moi, la semaine que je travaille, on ne peut pas se fier sur moi parce que je peux avoir un appel n’importe quand », laisse tomber l’ambulancier.
« Trouver un emploi qui serait prêt à me prendre une semaine sur deux, c’est un petit peu difficile aussi à dénicher », ajoute sa conjointe.
Compte tenu de la situation, le nouveau papa a aussi perdu tout espoir de travailler à temps partiel comme patrouilleur au Parc SugarLoaf dans sa semaine de congé. Un emploi qu’il occupait depuis un bon bout de temps.
« C’est sûr que ça va être plus difficile. C’est moi qui vais devoir tout payer, la nourriture, la maison. C’est un petit plus stressant », enchaîne l’homme de 26 ans.
En février dernier, 80 enfants étaient en attente d’un service de garde sur le guichet 0-5 ans dans la MRC d’Avignon. Une trentaine de bébés étaient aussi à naitre. Avec les listes d’attente interminables, la maison de la Famille de la MRC d’Avignon mijote à mettre sur pied une halte-garderie. Le projet est au stade embryonnaire. Reste à attacher le financement et à embaucher des ressources.
« Le besoin est vraiment criant. Il y a des parents qui nous appellent parfois en pleurs, parce qu’ils sont à bout de ressources. Ils ne savent plus quoi faire. Un des objectifs de la halte-garderie, c’est la socialisation. C’est le développement des compétences parentales et de donner du répit aux parents. (…) C’est un projet qui demande du temps et qui demande de la réflexion pour que le projet perdure dans le temps », explique la coordonnatrice de l’organisme, Marie-Christine Leblanc.
Pour le couple qui s’est formé il y a deux ans en Gaspésie, pas question de retourner vivre dans leur région natale : la Capitale-Nationale.
« On s’est vraiment bâti ici. On s’est établi ici. On s’est fait une petite famille ici en Gaspésie. On n’a pas fait tout ça pour retourner en ville », lance Caroline. « La clef est de donner de meilleures conditions aux travailleurs des garderies et les reconnaître plus comme un service essentiel. »