« On a eu un message à l’intercom. Les filles, on se souvient, on fait attention au code vestimentaire, il ne faut pas avoir des shorts plus hauts que la mi-cuisse. Ça nous a un petit peu choqués », raconte Ève-Marie Gaudreault.

Après plusieurs avertissements de leurs professeurs, ce message de la direction mardi dernier a été la goutte qui a fait déborder le vase pour plusieurs adolescentes du centre éducatif Saint-Aubin.

« C’est discriminatoire et très sexiste. Souvent, on dit comme quoi que ce soit les garçons qui vont être déconcentrés par les filles, mais aucunement », dit William Tremblay.

« Par exemple, un garçon qui sort de son cours d’éducation physique avec une camisole où on lui voit le dos, personne réagit. Par contre, une fille, elle va avoir la même chose,  elle va se faire réprimandé automatiquement », estime l’élève mobilisé contre le règlement en place.

Ainsi, près d’une centaine d’élèves ont porté des pantalons courts, non réglementaires afin d’envoyer un message fort. Une photo a été prise et partagée par plusieurs personnes sur les réseaux sociaux.

«Le message cette journée-là a comme allumé un feu qui étaient là depuis longtemps, puis de voir que la population nous soutient, ça fait vraiment du bien là », dit Kelly-Anne Émond

Mais quels changements précis, souhaitent-ils voir dans leur code vestimentaire ?

« Short permis aux fesses, ensuite que les crop top soient acceptés et aussi les camisoles bretelles spaghetti, ça ne dérange pas non plus selon nous », énumère William Tremblay.

La direction de l’école a refusé de nous accorder une entrevue. Toutefois, dans un courriel, son directeur indique être ouvert à la demande des élèves. Selon ce dernier, cette démarche constitue une belle opportunité d’enseigner les principes de la démocratie.

« On a été quand même surpris de la réaction de la direction.  On avait essayé de discuter un petit peu du code vestimentaire pour faire des changements, mais ça passait tout le temps en dessous de la table puis on n’en parlait pas vraiment », estime le jeune adulte.

C’est un long processus et on sait qu’il y a beaucoup de gens qui doivent voter. Ce n’est pas juste nous, les élèves qui décident ça. Ça se peut bien que ça ne sera peut-être pas cette année que ça va se conclure », termine Ève-Marie Gaudreault.

Les élèves mobilisés du centre éducatif Saint Aubin feront une demande officielle afin de changer le règlement mardi prochain lors du conseil d’établissement.