Karol Ouellet peut se compter chanceux d’être encore en vie aujourd’hui, cet événement aurait pu rapidement tourner au drame. Il a tenté de nager, mais a rapidement été à bout de forces après quelques dizaines de mètres. Il a passé de longues minutes dans les eaux glaciales du lac Sutherland.

« J’avais ma veste de sauvetage dans le fond du bateau parce que c’est la loi, mais nous les pêcheurs nous n’aimons pas ça avoir ça sur nous parce que c’est encombrant, mais quand l’eau est froide comme ça, c’est important de l’avoir sur soi en tout temps », affirme d’emblée le pêcheur d’expérience.

Heureusement deux bons samaritains, soit Nicolas Beaulieu et Frédéric Plourde, qui se trouvaient non loin, ont été témoins de la scène et ont réagi rapidement.

« Ça m’a paru une heure, mais d’après moi j’ai été dans l’eau entre deux et cinq minutes. L’ensemble des circonstances… l’eau froide, mes bottes de caoutchouc, tout était là pour pas que je me sorte. J’ai encore de la difficulté à dormir la nuit parce que je repense à tout ça. C’est traumatisant », explique le pêcheur visiblement encore sous le choc.

« Lorsque j’ai aperçu les deux gars qui s’empressait à venir m’aider, ça m’a redonné espoir.. j’ai continué à combattre pendant qu’ils m’encourageaient. Ils m’ont vraiment sauvé la vie. S’ils avaient attendu 15 secondes de plus, je m’en sortais pas », ajoute l’homme en larme.

« On est partie à la course sur le terrain et on a mis rapidement la chaloupe à l’eau. Fred m’a poussé. De grosses poussées. Il y a fallu que je nage avec mes bras et je le voyais caler. Je l’ai vu trois fois caler dans le lac et la dernière fois il n’a jamais remonté. J’étais sûr qu’il était mort quand je l’ai ramassé. C’était le temps que je le sorte, il avait les jambes crispées. Il n’avait plus de force. », explique Nicolas Beaulieu qui se trouvait sur les lieux pour pêcher avec son neveu.

Reconnaissance et sensibilisation

M. Ouellet est très reconnaissant du geste héroïque de ses deux amis pêcheurs qui ont dû se rendre à lui à bord d’une chaloupe sans rames.

« Pendant un moment, Nicolas était debout sur la chaloupe et il a vu que j’avais de la difficulté et que j’étais en train de lâcher. Il me disait lâche pas j’arrive.. lâche pas j’arrive… Ça me donnait de la force pour bouger un peu, même si j’étais épuisé », affirme Karol Ouellet.

Karol Ouellet pêche sur le Lac Sutherland depuis plusieurs années. Il a partagé ce qu’il a vécu sur les réseaux sociaux. Il commence à peine à réaliser ce qui s’est passé. Comme quoi, la vie ne tient qu’à un fil. Le pêcheur d’expérience a terminé sa publication Facebook avec un message de sensibilisation pour les autres pêcheurs et plaisanciers. «SVP, mettez vos vestes de flottaison, et laissez des rames sous vos embarcations près des lacs, ça peut sauver des vies », peut-on y lire.