Un étudiant du Cégep de Rivière-du-Loup à la découverte du Grand Nord
Publié le 10 mars 2022 à 16:26, modifié le 10 mars 2022 à 16:28
Par: CIMTCHAU

Il y a un mois, Simon Bastarache, un étudiant de 3e année en Gestion et intervention en loisir au Cégep de Rivière-du-Loup, quittait le Québec pour rejoindre les contrées nordiques d’Iqaluit, un trajet de 1 800km.
Dans le cadre d’un stage avec l’Association des francophones du Nunavut, Simon documente son expérience depuis son arrivée dans la « capitale arctique du Nord canadien ».
Dans un entretien virtuel, il nous partage ses impressions et ses idées sur ce voyage culturel et humanitaire:
« La mission de l’Association des francophones du Nunavut est de donner aux francophones de la ville d’Iqaluit l’occasion de se rassembler pour valoriser la francophonie en mettant en place des activités dans lesquelles ils pourront s’identifier et ainsi jeter les bases pour un échange interculturel avec le peuple inuit », explique Simon Bastarache. « Étonnamment, il y a environ 900 habitants francophones à Iqaluit », révèle-t-il.
Son rôle au sein de l’Association consiste à mettre en œuvre divers projets visant à regrouper les gens pour renforcer les liens qui existent entre eux. Il inaugurera d’ailleurs samedi prochain le Comité jeunesse franco-nunavois dans lequel les jeunes de 12 à 35 ans pourront s’impliquer dans la communauté par l’entremise entre autres d’évènements rassembleurs.
Un pays, deux cultures distinctes
D’autre part, Simon souligne la différence culturelle qui existe entre le peuple québécois et le peuple inuit:
« La réalité sociogéographique du Nunavut est très différente de ce qu’on connait. Il y a une tonne d’enjeux particuliers au territoire dont il faut tenir compte lorsqu’on organise des activités qui impliquent la population native. L’isolement est l’un des plus grands enjeux ici et l’objectif est de le briser. Il y a 8 000 habitants ici. Autour, c’est un désert de glace. »
Ouvrir le monde sur le Nunavut et instaurer un climat social dans lequel les différentes cultures, pourtant originaires du même pays, tissent des liens et apprennent l’une de l’autre: voilà l’une des plusieurs motivations qui habitent Simon Bastarache.
« Les besoins des Inuits et leurs préoccupations ne sont pas nécessairement les mêmes que les nôtres. Le défi est vraiment de briser la barrière culturelle et linguistique afin d’aspirer à être solidaires les uns envers les autres, peu importe la distance. Ça implique un défi de se mettre dans leur peau et de se montrer humbles », avance-t-il. « L’idée n’est pas de révolutionner le monde, mais bien de dire: on va dans le même sens, dans le sens de la continuité. »
La révélation
C’est lorsqu’il a vu le film québécois Iqaluit (2016), réalisé par Benoît Pilon, que l’idée d’effectuer un stage dans la ville du même nom lui est venue.
« J’ai vraiment senti un appel. J’ai tout de suite voulu découvrir ce coin de pays qui, même si situé au Canada, fonctionne de manière totalement différente. On ne le connaît pas assez bien je trouve », dit Simon.
Une panoplie d’apprentissages et de découvertes
Questionné sur ce qu’il retirera le plus de ce voyage à son retour en mai, Simon répond:
« Ce que je vais retenir le plus, je crois que ça va être une plus grande sensibilité par rapport à toutes les communautés et toutes les origines. Je pense vraiment que cette sensibilité-là va transparaître lorsque je vais me trouver sur le marché du travail, dans la mesure où j’aurai incorporé la volonté de prendre en considération les besoins, les spécificités et les ambitions non pas d’un groupe spécifique, mais bien de tous. »
L’étudiant au Cégep de Rivière-du-Loup termine avec un message pour les gens qui désirent éventuellement suivre ses traces et assouvir un besoin culturel et fondamentalement humain d’échanger:
« Si vous avez un rêve, quelque chose qui vous anime: osez. Ça ne peut être que bénéfique pour vous grâce à tous les apprentissages que vous en retirerez et aux découvertes que vous aurez faites. »
Crédit photos: Simon Bastarache