Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

La CNESST dépose son rapport d’enquête sur la mort de Réal Morin

Publié le 17 février 2022 à 17:29, modifié le 17 février 2022 à 17:29

Par: CIMTCHAU

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a déposé jeudi matin les conclusions de son enquête sur le décès de Réal Morin, opérateur à l’usine de sciage du Groupe Lebel à Saint-Joseph-de-Kamouraska.

En mars 2021, M. Morin a perdu la vie après avoir été projeté dans la chute à rebuts par la courroie d’un convoyeur, un accident qui aurait pu être évité selon le rapport d’enquête du CNESST.

L’ouvrier s’affairait à dégager les pièces de bois qui bloquaient le convoyeur. Un collègue du défunt avait préalablement arrêté la machine par précaution. Toutefois, l’accumulation de détritus de bois s’est poursuivie après la manœuvre de M. Morin. Il est donc remonté sur le convoyeur au moment de sa remise en marche. La courroie sur laquelle le travailleur se tenait a entraîné celui-ci dans une chute de 4,27 mètres qui s’est terminée dans le conduit à déchets. Son décès a été constaté à l’hôpital quelques jours plus tard.

Les causes

Mis à part la chute vertigineuse et son ultime destination, le rapport d’enquête attribue la cause à la méthode de déblocage du convoyeur. La technique empruntée par les travailleurs impliqués a exposé M. Morin à un danger d’entraînement, conclut le rapport. Le niveau de risque de la manœuvre s’avérait élevé, selon la CNESST. La Commission a d’ailleurs interdit toute utilisation des machines de la ligne de classement à la suite de ses constats.

Un accident évitable

Plusieurs recommandations accompagnent le rapport d’enquête. Parmi celles-ci, la CNESST a exigé à l’employeur une mise en place de mesures visant à contrôler l’accessibilité des machines et des zones dangereuses, dont l’ouverture de la chute à rebuts. La Commission a aussi demandé à l’entreprise du Groupe Lebel à élaborer un système interne de « contrôle des énergies », comme l’implantation d’un « programme de cadenassage. [sic] » La démarche de contrôle des énergies « vise à soutenir les municipalités et autres organisations qui utilisent, fournissent ou achètent des équipements mobiles », tel que le définit par L’institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

Selon l’analyse du CNESST, il existe de multiples solutions afin de prévenir un accident semblable à celui de M. Morin. Outre l’application des méthodes de contrôle des énergies, l’enquête recommande à l’employeur la mise en oeuvre d’un programme de formation des employés sur l’accès aux zones dangereuses et sur les risques liés aux diverses tâches qu’ils sont appelés à effectuer dans le cadre de leur travail.

La loi impose à l’employeur de prendre toutes les mesures nécessaires à des conditions de travail sécuritaires, ce qui inclut l’organisation du travail et des équipements. Les employés sont aussi appelés à contribuer à l’effort d’amélioration du milieu de travail, comme le dénote le rapport d’enquête.

Le Groupe Lebel s’est conformé aux exigences de la CNESST.

La suite

La CNESST transmettra les résultats de son investigation à l’association Prévibois, un regroupement à but non lucratif qui se spécialise en santé et en sécurité au travail « dans les industries de la forêt, des pâtes et papiers et de la transformation du bois. » Les conclusions de l’enquête seront aussi soumises aux associations sectorielles paritaires ainsi qu’aux gestionnaires de mutuelles œuvrant dans la prévention des incidents en milieu de travail de manière à ce que soient rappelées, voire même revisitées les différentes mesures pouvant prévenir un pareil accident.

Le rapport d’enquête sera aussi diffusé dans les établissements de formation d’opérateurs et opératrices en scieries dans le but de sensibiliser la relève ouvrière et ainsi faire de l’histoire de M. Morin une mise en garde pour tous les travailleurs en usine.

Réaction de l’employeur

En réaction aux conclusions de l’enquête dont il était l’objet, le Groupe Lebel a émis un communiqué affirmant que l’entreprise « (allait) poursuivre son travail de collaboration avec La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). » L’employeur y réitère aussi son engagement envers la santé et la sécurité de leurs employés:

« (la santé et la sécurité des employés) font partie de notre culture d’entreprise et sont au cœur de nos priorités », mentionne le communiqué du Groupe Lebel.

L’employeur désire finalement faire part de ses pensées pour la famille de Réal Morin et précise qu’il n’émettra aucun commentaire supplémentaire par respect pour ceux-ci.