Un couple poursuit Saint-Alphonse pour près de 300 000$
Publié le 6 novembre 2023 à 20:45, modifié le 7 novembre 2023 à 13:59
Par: Patrick Giguère
La municipalité de Saint-Alphonse-de-Caplan fait face à une poursuite de plusieurs dizaines de milliers de dollars à la suite d’un incendie qui a ravagé un garage, en juillet 2020.
Martin Kenny et Claudine Laviolette allèguent que les pompiers locaux ont mis trop de temps à se rendre sur le lieu de l’intervention.
Au moment de l’appel à la centrale 911, il s’est écoulé plus d’une quarantaine de minutes avant que les pompiers municipaux arrivent sur les lieux de l’intervention… alors que la caserne se situe à moins de 4 kilomètres du lieu de l’incendie.
La poursuite tient responsable la Municipalité de la perte du garage et des véhicules lourds forestiers qui y étaient entreposés.
Le couple, qui n’avait pas d’assurances, réclame près de 300 000 dollars… Il juge que les pompiers volontaires de leur village auraient dû arriver plus rapidement.
Ironiquement, c’est leurs confrères de Caplan, appelés en assistance, qui sont arrivés les premiers, près d’une vingtaine de minutes après avoir été avisés.
Le temps de réponse des pompiers de Saint-Alphonse est largement supérieur aux 15 à 25 minutes allouées dans le schéma de couverture de risque de la MRC de Bonaventure.
En Cour supérieure au palais de justice de New Carlisle, Martin Kenny a été questionné sur le fil des événements par son avocat, Me Nérée Cormier et par celui de la Municipalité, Me Marc Lemaire.
Le poursuivant a avoué, qu’en raison du stress du moment, il n’a jamais pensé appeler les services d’urgence ou à demander aux passants ou curieux qui regardaient le garage être dévoré par les flammes de le faire.
Le bucheron dit avoir tenté de contrôler l’incendie à l’aide d’extincteurs avant de rendre, en voiture, au bureau municipal pour demander à un employé d’avertir les pompiers.
De graves lacunes dans la gestion du service incendie
En après-midi, le chef pompier au moment des événements, Réjean Poirier, ne l’a pas eu facile lors de son témoignage.
Même s’il a occupé cette fonction pendant 35 ans, M.Poirier, qui ne détenait pas la formation d’officier pour être conforme aux normes en vigueur, n’a pas été en mesure de répondre à plusieurs questions de Me Cormier portant sur la formation des pompiers sous ses ordres et sur d’autres de nature administrative.
M. Poirier semble avoir été surpris d’apprendre par la bouche de l’avocat qui l’interrogeait que les 16 heures de pratique, qui étaient planifiées seulement les samedis du mois de mai, étaient en deçà des 40 heures établies par le plan d’intervention de la MRC de Bonaventure.
Pour expliquer le long délai de réponse, M. Poirier a offert une réponse laconique: que tous les pompiers travaillaient.
D’ici jeudi, la poursuite entend appeler à la barre des experts dans le domaine de l’incendie et des pompiers des deux casernes qui sont intervenus le 13 juillet 2020.
Quatre jours sont réservés pour entendre cette cause à la Cour supérieure.