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Trou noir: les travailleurs saisonniers se butent à un programme inadapté

Publié le 1 mai 2018 à 15:21, modifié le 1 mai 2018 à 15:22

Par: Communique de presse

À ce jour, les travailleurs de l’industrie saisonnière du Québec souhaitant se prévaloir des mesures d’aide annoncées lors du dernier budget fédéral pour pallier au trou noir, c’est-à-dire à la période où ils ont épuisé l’ensemble de leurs prestations d’assurance-chômage avant que leur travail ait recommencé, se butent à un manque d’information et à des programmes provinciaux inadaptés ou carrément inexistants.

Lors du dépôt du budget, le 27 février dernier, le gouvernement annonçait que «Emploi et Développement social Canada réaffectera un montant de 10 millions de dollars (6,5 millions pour le Québec) à même les ressources ministérielles existantes dans le but d’offrir immédiatement un soutien du revenu et une formation aux travailleurs touchés. Ces mesures contribueront à faire en sorte que les travailleurs en chômage des industries saisonnières du Canada aient accès aux mesures de soutien dont ils auront besoin, quand ils en auront le plus besoin».

Malgré cette annonce, ce n’est que le 23 mars, que nous apprenions que les gouvernements fédéral et québécois s’étaient enfin entendus afin de mettre en place ces mesures d’aide. Toutefois, plusieurs semaines se sont écoulées avant de savoir en quoi consiste ces mesures, comment en bénéficier et qui pouvait en faire la demande. Notons qu’aucun renseignement n’apparaît sur le site Internet du gouvernement du Québec ou celui de Service Canada expliquant clairement les mesures disponibles pour les chômeurs et chômeuses victimes du trou noir. Sur le terrain, Gaétan Cousineau, porte-parole du Mouvement action chômage Pabok, rapporte que des chômeurs des Îles-de-la-Madeleine sont allés dans leur Centre local d’emploi (« CLÉ ») pour avoir accès à ces mesures et ils ont appris qu’aucune mesure n’était disponible parce qu’il n’y avait pas assez de personnes inscrites. Pourtant, le gouvernement provincial a promis de venir en aide aux personnes qui viendraient les voir dans leur CLÉ et de leur offrir du soutien financier en attendant que des formations ou mesures soient disponibles.

Aucun programme au Bas-Saint-Laurent

Pour ce qui est du Bas-St-Laurent, il n’existe actuellement aucun programme de mise en place et on dirige les victimes du trou noir vers l’aide sociale.  Ce n’est pas de l’aide sociale que les gens ont besoin, c’est du soutien financier avant qu’ils recommencent leur emploi. Justin Trudeau s’est fait élire dans l’Est du Canada en promettant de régler le problème du trou noir. Pourtant en 35 ans comme intervenant dans un groupe de chômeurs, je n’ai jamais vu une situation aussi dramatique et selon les travailleurs du Bas St-Laurent, les libéraux les laissent crever! », s’indigne Alain Lagacé, coordonnateur d’Action-chômage Kamouraska.

Selon Véronique Martineau, porte-parole du MASSE, les solutions sont simples, « offrir de l’aide financière d’urgence aux victimes du trou noir, abaisser le seuil d’admissibilité à l’assurance-chômage à 350 heures ou 13 semaines et offrir minimalement 35 semaines de prestations». Elle rappelle au ministre Blais que l’Assemblée nationale du Québec a adopté en novembre dernier une motion unanime demandant au gouvernement fédéral de revoir sa façon de calculer les prestations de l’assurance-emploi afin de mieux répondre aux besoins des travailleurs et travailleuses qui occupent un emploi saisonnier.

«Les victimes du trou noir ont besoin d’argent en ce moment! Des centaines de travailleuses et travailleurs saisonniers se retrouvent sans chèque. Ils ont faim. Ils sont angoissés. Ils se sont endettés pour survivre! C’est un choix idéologique du gouvernement libéral de rendre conditionnel l’obtention d’aide à l’obligation de suivre des formations. Nous avons demandé au gouvernement fédéral de mettre en place des mesures urgentes pour leur venir en aide. Malheureusement, ils ont décidé de pelleter le problème du trou noir aux provinces, tandis qu’ils existaient des solutions à court et moyen terme», a souligné  porte-parole du MASSE.

Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) est le plus important regroupement d’organismes défendant les droits des chômeurs et chômeuses du Québec. Ses groupes membres militent pour le rétablissement d’un régime d’assurance-chômage juste et universel.