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Traverse à Cacouna: Le NM Saaremaa, un navire fiable ?

Publié le 20 décembre 2024 à 17:35, modifié le 20 décembre 2024 à 17:54

Par: Jasmin Guillemette

Le Saaremaa est le bateau qui va assurer la liaison entre Saint-Siméon et Cacouna dès 2028. Certains mettent en doute la fiabilité de ce navire. Depuis l’acquisition du bateau norvégien en juillet 2019 par la Société des traversiers du Québec (STQ), il a été mis à l’arrêt à quatre reprises

Le Saaremaa a une feuille de route qui soulève quelques questionnements.

« Si on regarde un peu les dernières années, la vie du Saaremaa, et si on compare avec la vie du Trans Saint-Laurent, je vous dirais que même s’il est vieux, le Trans, Saint-Laurent est encore plus fiable que le Saaremaa compte tenu un peu du contexte », a mentionné un ancien conseiller en transport maritime, Bruno Gagnon.

Entre septembre et novembre 2019, il a été cloué à quai une trentaine de fois en raison des conditions météorologiques à la traverse Matane-Côte-Nord. En septembre 2020, le Saaremaa, qui devait venir en renfort au NM F-A Gauthier pour six semaines, ne s’est pas rendu à bon port. Il a subi un bris de nature électrique. Un mois plus tard, le traversier a heurté le quai de Godbout lors de l’accostage, en raison d’un problème au niveau des propulseurs. La visière avant a dû être remplacée au coût de 772 000$. Et en septembre de cette année, le Saaremaa a été déclaré hors d’usage jusqu’à la fin de la saison en raison d’une panne à l’un de ses moteurs, alors que la STQ l’a prêté pour la liaison entre l’île du Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. Lors de la conférence de presse de jeudi à l’hôtel Lévesque, la PDG de la Société des traversiers du Québec a été questionnée sur le sujet.

« Est-ce que la STQ a pleinement confiance en la fiabilité du Saaremaa ? », a questionné la journaliste de CIMT-TVA.

« Absolument », a répondu la PDG de la STQ, Greta Bédard.

« Malgré les problèmes que le navire a connus ? », a demandé la journaliste.

« Quel problème ? Le Saaremaa ? Quel problème? », a expliqué Mme Bédard.

« Ennuis mécaniques et autres ? », a relancé la journaliste.

« Le navire est pleinement fiable. J’ai pleinement confiance en la qualité la fiabilité Saaremaa », a conclu Greta Bédard.

« Malgré que la société des traversées, nous disait hier il y a aucun problème. Non non, il y a des nuances à apporter. Il y a des choses qui doivent être dites », a ajouté M. Gagnon en entrevue.

Construit en Norvège en 2010 selon les normes européennes, le Saaremaa a été mis à jour selon les normes de navigation canadiennes.

« Maintenant, est-ce que cette coque-là répond aux normes canadiennes, en ce qui a trait la navigation dans les glaces? On ne le sait pas. La question se pose effectivement. Je ne suis pas certain du tout que ce bateau-là soit convenable pour la traverse prolongée. Surtout dans les conditions climatiques particulières qu’il y a à Cacouna. On dit “ il est en protection en raison qu’il est à l’intérieur d’un havre”, mais l’hiver à l’intérieur du havre, qu’est-ce qu’il y a? C’est de la glace », se demande M. Gagnon.

Le Félix-Antoine-Savard agira comme bateau de relève, un navire qui ne peut naviguer dès que les vagues atteignent 1,5 mètres.