Une convention collective échue depuis mars dernier, des zones rouges, oranges ou jaunes… les professionnels de la santé de la Gaspésie traversent une année 2020 difficile et Pierre Luc Bujold, président du SIIIEQ est à même de le constater:

«La pandémie a eu raison de plusieurs. Que ce soit des congés de maladie, des retraites ou encore des démissions. Que le milieu de la santé, les conditions de travail c’est des conditions de travail très difficiles.»

Pourtant, la solution existe, selon le syndicat. Le système de santé pourrait préconiser, comme on le fait ailleurs dans le monde, un ratio professionnels-patients.

«Y’a des endroits aux États-Unis où est-ce qu’il y a des ratios personnels patients. Dans les pays nordiques nordiques : Suisse, Finlande, Suède qui a des ratios aussi.»

Les expériences démontrent que ces ratios renversent la pénurie de main-d’œuvre et améliorent la qualité des soins. Une idée qui a été explorée il y a moins de deux ans au Centre hospitalier de Maria. Malgré le succès de cette étude, la situation demeure inchangée:

«Par la suite, le gouvernement avait octroyé des augmentations de postes dans ces secteurs-là pour avoir un ratio qui était acceptable. Mais aujourd’hui, on est toujours sans nouvelles. Ces postes-là n’ont toujours pas été affichés. »

Monsieur Bujold rappelle que le CISSS de la Gaspésie avait même fait des promesses à l’époque:

«Oui, on avait le directeur des ressources humaines, monsieur Bond à l’époque, qui nous avait fait l’annonce. Une annonce qui était issue des directives du ministère. Mais en quelque part, ils ont mis la switch à off.»

Inutile de tourner autour du pot, pour le syndicat le ratio professionnels-patients, c’est le remède:

«Oui, c’est la solution parce que nos professionnels sont en surcharge. Il y a des soins qui ne peuvent pas être donnés en temps opportun, des délais qui s’ajoutent ainsi de suite. C’est beaucoup pour la sécurité des patients.»

Les travailleurs insistent sur ce ratio professionnel patients…

«Bien des choses qui sont importantes dans la vie pour les Québécois. Que ce soit la santé, l’éducation et certains services publics. Je pense qu’il y a de l’argent qui doit être injecté malgré tout ..»

Le CISSS de la Gaspésie devait nous accorder une entrevue, mais on a décidé, à la toute dernière minute, que les négociations de la convention collective en cours les empêchaient de donner leur point de vue. Une situation qui, dit-on, contreviendrait au processus.