En mettant fin aux montants spéciaux accordés dans le cadre de la pandémie, le gouvernement fédéral ampute le budget du programme d’Emplois d’été Canada. Pour des responsables d’organismes de la région, ce sous-financement pourrait avoir des impacts cruciaux sur l’offre de services.

«C’est sûr et certain qu’il va y avoir des coupures d’heure au niveau de l’ouverture et peut-être même une fermeture complète durant l’été. Ça nous permet plus de plages d’ouverture l’été et de couvrir le skate parc ça permet d’avoir des intervenants pour pouvoir aider si jamais il y a un problème » , mentionne le directeur de la maison des jeunes de Carleton-sur-Mer, Jean-Sébastien Landry, qui espère recevoir le financement nécessaire pour combler quatre postes d’animateur.

Le financement serait donc revenu au niveau prépandémique avec une diminution de 40% du budget dans la circonscription d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, ce que la députée bloquiste Kristina Michaud déplore.

« On se rend compte qu’on est en dessous de ce qu’on avait en 2019 et il a eu la hausse du coût de la vie entre temps (…) C’est très frustrant parce qu’on sait qu’il y a beaucoup d’organisations de partout dans la circonscription qui compte sur ce programme-là juste pour pouvoir ouvrir leurs portes durant l’été.»

Concrètement, le nombre d’emplois financés pour les entreprises et organismes de la circonscription s’établira à 170 pour la saison prochaine, comparativement à 294 en 2022.

« À chaque année, on a le triple de demandes pour les sous qu’on peut donner. Il y a extrêmement de demandes. Ce n’est pas tout le monde qui pourra recevoir un seul employé alors qu’ils en ont demandé deux ou trois. (…) De voir qu’il y a une diminution  comme ça, c’est vraiment crève-cœur », s’indigne la politicienne.

Pour le monde communautaire, la nouvelle a l’effet d’une douche froide, puisque les besoins sont toujours de plus en plus criants et le financement lui s’amenuise à vue d’œil.

«C’est certain  que si par exemple on obtient par exemple seulement un des trois projets , on va être confronté à des choix différents et ça va venir impacter la qualité du séjour durant la période estivale. (…) Évidemment, c’est une très grande déception d’autant plus que la majorité du mouvement communautaire attend après des projets étudiants pour même parfois maintenir des services essentiels » , indique la directrice de la Maison d’aide et d’hébergement l’Émergence, Nancy Gough.

La députée bloquiste demande à Ottawa de mettre de l’argent sur la table.

« C’est important pour les jeunes de chez nous. J’ai vu des organisations employer des jeunes qui ont tripé sur l’organisation  et qui décide de revenir l’année suivante ou revenir en région  après ses études pour aller ce domaine-là. Ça vraiment son importante comme programme. »

Les organismes sauront dans les prochaines semaines s’ils pourront compter sur les services d’étudiants ou s’ils devront revoir leurs plans pour la saison estivale.