Seulement dans ce quartier de la Communauté de Haut-Madawaska, il y a près d’une centaine de poulaillers. Ce sont donc des milliers d’oiseaux qui sont élevés dans la région où on retrouve 80% de l’an production de poulet à l’échelle provinciale.

Denis Boulet du Parti vert soutient qu’il y aurait eu une mauvaise gestion de l’industrie dans la région. «Ce qu’on voit présentement c’est symptomatique d’un développement de l’industrie de la volaille qui n’est pas harmonieux au niveau de la santé publique et de l’environnement», affirme-t-il.

Dans la même optique, il déplore qu’il est difficile d’obtenir des renseignements sur ce qui est fait des excréments de poulets. On sait qu’une part de ceux-ci est transformée à l’usine Nutritec.

«Ça affecte notre santé physique, notre santé mentale, notre santé spirituelle et on ne peut plus vivre dans une atmosphère comme celui-là», confie Jeanne D’Arc Gagné, une résidente de Saint-François.

Les citoyens qui dénoncent publiquement depuis plus d’un an les épais nuages de fumée rejetés par l’usine. Un appareil a été installé ce printemps par le gouvernement pour mesurer les émissions de l’entreprise.  «Nos élus, ils ont acheté du temps avec l’unité mobile, qui a été déployée il y a quelques mois, mais on voit qu’il manquent beaucoup de transparence», affirme M. Boulet.

Le candidat du Parti vert demande plutôt qu’une étude indépendante soit réalisée. Il suggère également qu’un circuit-fermé de bioraffinage soit installé pour remplacer les systèmes actuels. «C’est obligatoire à Saint-François parce que tout le monde est malade aujourd’hui on demande la fermeture immédiate de cette usine», partage un autre citoyen, Éric Gagné.

Le candidat vert abonde dans le même sens et assure qu’il existe des alternatives pour réduire le problème. «La méthanisation, la digestion anaérobie qui permettrait qu’il n’y ait pas d’émission dans l’air», suggère-t-il.

La réponse de Fredericton

La députée-ministre Francine Landry a préféré ne pas nous accorder d’entrevue sur le sujet. Elle nous a référé au ministère de l’Environnement. Un porte-parole a fourni une déclaration par courriel après s’être fait demandé si le gouvernement allait donner suite aux demandes du deuxième parti d’opposition.

«Le gouvernement est engagé vers le développement économique durable et environnemental. Nous avons en place les règlements et les lois nécessaires afin de protéger notre environnement et en même temps développer nos économies rurales qui pour la plupart reposent sur les ressources naturelles et agricoles. Que ce soit le développement forestier, aquacole ou minier, il est important comme gouvernement et comme région de prendre des décisions équilibrées qui assurent un développement économique durable et des emplois pour les générations à venir», mentionne-t-il.

L’entreprise Envirem Organic, qui gère Nutritec,  ne commentera pas le dossier.