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Nutritec : des citoyens poursuivis pour diffamation

Publié le 29 mars 2019 à 13:58, modifié le 29 mars 2019 à 13:58

Par: CIMTCHAU

La bataille entre les citoyens de Saint-François-de-Madawaska et l’entreprise Nutritec prend un nouveau tournant. Voilà que les deux citoyens qui mènent les contestations sont poursuivis pour diffamation. L’entreprise reproche à Monique Levesque et Éric Gagné d’avoir tenu de faux propos dans les médias.

Monique Levesque et Éric Gagné ont eu la surprise de recevoir un avis de poursuite dans les derniers jours. Les liens qu’ils ont évoqués entre les problèmes de santé des citoyens de Saint-François et les émanations de Nutritec sont jugés diffamatoires.

Le document déposé en cour qualifie aussi de malveillant le fait que le couple ait porté plainte à la GRC et aux gouvernements. «Si la compagnie a écrit ça dans l’ordonnance de la cour, c’est signe qu’ils ont quelque chose à se reprocher énormément. Parce que les fonctionnaires sont là pour nous protéger», affirme Mme Levesque.

Rejoints au téléphone, les responsables de Nutritec ont refusé de commenter dans les médias cette poursuite qui est loin de décourager les citoyens de la région.

«On va y aller en cour, on va y aller et on va se battre jusqu’au bout. J’ai dit que je ne lâcherais pas. Je ne lâcherai pas les citoyens de Saint-François, ceux-là qui sont malades.» – Monique Levesque

Éric Gagné a d’ailleurs dû être hospitalisé dans les derniers jours pour une infection au visage. Impossible de confirmer s’il y a un lien avec l’usine. Sa conjointe veut en avoir le cœur net. «Ça fait deux ans que je demande un test de toxicologie pour voir ce qui se passe ici, affirme-t-elle. La santé publique refuse, je ne sais pas ce qu’ils ont à cacher.»

«Ce n’est pas juste lui qui est malade, on a beaucoup de gens de malades et ça ne bouge pas depuis trois ans», ajoute la mère d’Éric Jeanne D’Arc Gagné.

Les citoyens affirment être incapables d’obtenir les données de l’unité mobile installée l’été dernier. «La transparence, ça n’existe plus au niveau de nos gouvernements. Tout est caché et c’est le temps que ça sorte. C’est le temps qu’il y ait quelque chose qui se fasse», commente Mme Gagné.

«C’est avec nos taxes qu’on paie ce monde-là. C’est ça qui est frustrant. On paie ce monde-là avec nos taxes pour qu’ils nous représentent, pour qu’ils travaillent pour nous autres et en même temps, ça ne bouge pas», complète Monique Levesque.

Pendant ce temps les procédures du recours collectif déposé contre l’entreprise se poursuivent.