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Relations difficiles avec la Ville : Martin Hivon quitte l’aéroport de Rivière-du-Loup

Publié le 5 août 2022 à 17:54, modifié le 9 août 2022 à 08:17

Par: Catherine Pellerin

Rivière-du-Loup devra changer le gestionnaire de son aéroport. Le président d’Aviation MH dénonce que les relations soient tendues avec la Ville. Martin Hivon a décidé de quitter à la fin de son contrat, qui se termine à la fin septembre.

 

 

« Il y a quelqu’un qui m’en veut de toute évidence, je n’ai jamais été quelqu’un qui avait la langue dans sa poche », lance Martin Hivon, qui gère les opérations de l’aéroport depuis 10 ans. Il a décidé de claquer la porte. Ses frustrations s’accumulent depuis quelques mois envers la Ville.

« Je me suis fait clairement dire par la Ville de Rivière-du-Loup de ne pas parler. Mais là, je ne parle pas de l’aéroport, je parle de ma compagnie puis de mon contrat. J’espère que c’est clair pour eux, que ce n’est pas de leurs affaires », mentionne l’homme, qui s’excuse d’ailleurs aux médias, pour son manque de collaboration récemment dans les dossiers touchant l’aéroport.

Confusion sur un appel d’offres

La goutte qui a fait déborder le vase : il y a eu un problème avec sa soumission lors de l’appel d’offres concernant l’exploitation des installations.

« Le comité de sélection a décidé que je n’étais ni assez qualifié ni assez expérimenté pour prendre la continuité de la gestion de l’aéroport », affirme-t-il.

La Ville de Rivière-du-Loup et la Corporation de l’aéroport refusent de confirmer ces informations. Le Service des communications explique que des critères et des règles doivent être respectés dans le processus légal. La soumission d’Aviation MH n’aurait même pas été ouverte, car le formulaire déposé, qui évalue « la qualité » de l’offre, a été jugé non conforme.

« C’est très faux parce que j’ai reçu la grille d’évaluation qui fait partie de l’appel d’offres et on m’a dit que je ne me qualifiais pas », répond Martin Hivon.

La Ville assure aussi que l’expérience de gestionnaire de Martin Hivon ne peut être tenu en compte et que « le comité indépendant d’évaluation des processus qualité-prix ne porte aucun jugement sur le travail sur le terrain.»

Elle ajoute que le processus d’appel d’offres et les règles qui le régissent sont soumis à la Loi sur les cités et villes du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. « Il est à noter que ces règles s’appliquent à la Corporation de l’aéroport de la Ville de Rivière-du-Loup, qui est ici concernée, la Loi touchant également les organisations paramunicipales. »

« Un nouvel appel permettra à tous ceux qui le souhaitent de déposer des soumissions », affirme la Ville.

Aucun commentaire ne sera fait sur le départ du gestionnaire actuel ou sur la nature de leur relation.

« Ça fait 10 ans que je gère cet aéroport-là pour beaucoup moins cher que ce que ça vaut. Nous autres, contrairement à des aéroports beaucoup plus gros, on est ouvert en hiver lors des tempêtes. C’est parce que le président de la compagnie lui-même est là à 2h du matin pour déneiger »

Martin Hivon, qui a piloté des CF-18 et qui a été chef des opérations de l’aéroport de Bagotville, considère avoir grandement contribué au développement de l’infrastructure. Il aurait souhaité que son expertise soit davantage reconnue.

« On voulait mes conseils d’experts techniques, mais juste quand ça fait leur affaire. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Je n’ai jamais rien imposé, j’ai toujours conseillé. Je n’ai jamais exigé, j’ai toujours conseillé. Et là, apparemment, mes conseils ne sont plus les bienvenus », ajoute Martin Hivon.

Fermeture de l’école de pilotage

Il fermera aussi son école de pilotage. Fini les formations, les tours d’avion, les vols d’introduction à la voltige aérienne à Rivière-du-Loup.

« J’ai l’intention de terminer mon contrat de façon professionnelle et le 30 septembre, ils vont s’arranger avec leur aéroport », conclut le président d’Aviation MH.

Qui sera le prochain gestionnaire de l’aéroport? Le 2e appel d’offres se termine le 26 août et Martin Hivon assure qu’il ne fera pas partie des soumissionnaires.

Voyez l’entrevue complète de Martin Hivon.