Quand la politique ou la diplomatie ne fonctionnent plus, il reste la fougue de la jeunesse pour faire bouger les choses. Pour plusieurs élèves, l’école à distance c’est difficile :

«Ça été très difficile. Parfois, on ne peut pas bien entendre ce qu’ils disent parce que la qualité est mauvaise.»

«Quand on pose des questions, ils nous disent te trouver la réponse nous-mêmes.»

Ça fait des semaines que les étudiants anglophones de Listuguj n’ont pas accès à leur école et ces derniers s’ennuient de bien des choses.

«Avoir une bonne éducation. Revoir mes amis qui, malheureusement, demeurent de l’autre côté du pont.»

Épuisés de la situation, les parents, le conseil de bande et les adolescents ont décidé de faire entendre leur point de vue. La co-organisatrice de cette démonstration, Donna Metallic, était émotive:

«Ils ont un but : obtenir leur diplôme du secondaire… et pouvoir vivre leurs rêves et accomplir leurs espoirs.»

Si la manifestation avait commencé avec de bonnes intentions, le ton a monté subitement. Pour madame Metallic, le sourire a fait place à la déception:

«On a été dupé ce matin. On nous avait dit qu’il laisserait nos enfants aller à l’école… mais ils ont changé d’avis! C’est de la fausse information! On s’en va à l’école, maintenant! On accompagne nos enfants à leur école! »

La GRC avait fait miroiter aux organisateurs que les élèves pourraient réintégrer leur classe… Mais s’est rétractée. Outrés, les manifestants ont décidé de braver les barrages et de se rendre directement à l’école Sugarloaf où la manifestation était visible et sonore. Dans la foule, le chef de bande de Listuguj, monsieur Darcy Gray:

«Alors, on a trouvé. Une manière de se rendre ici aujourd’hui. Mais pour le long terme, il faut trouver comment ça peut continuer et comment on peut garder tout le monde sain et sauf.»

L’accalmie apparente pourrait cependant être de courte durée si on continue d’isoler les étudiants de Listuguj:

«Mais ce n’est pas une décision ou une situation où est-ce que c’est nos étudiants qui sont séparés des autres. »

Du côté du ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick on dit qu’on planche sur des solutions.

Pour l’instant, la situation est sous contrôle, mais il faudra voir si, au cours des prochains jours, une entente pourra être conclue.