Coup de colère pour Francine Dubé : «C’est loin de m’aider, ça va me tuer. Je vais mettre la clé sous la porte.» La propriétaire de la villa Marguerite à Rivière-du-Loup estime que les petites résidences pour personnes âgées sont les oubliées de l’annonce de François Legault. Elle héberge 9 résidents et emploie 5 préposés aux bénéficiaires qu’elle paie entre 13 et 14$ de l’heure. Elle n’a pas les moyens de les payer près du double alors qu’ils effectuent plus de tâches. «On connait tout l’ouvrage. Moi ici ils donnent la médication. En CHSLD, Ils la donnent pas la médication les préposés aux bénéficiaires. C’est un travail à la chaîne. C’est un bain, puis un autre bain pour un autre bain,» explique l’administratrice de cette RI-RTF.

Elle craint de perdre ses employés qui pourraient décider d’aller travailler dans le public :« C’est vrai qu’il en manque du personnel, mais si ils viennent chercher notre personnel on est fait, on n’en a plus. »

Le discours est le même à l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec. «On n’est pas contre le fait qu’ils donnent des formations ou qui paient des formations, ce qu’on dit c’est que si vous le faites pour le réseau public, vous devez le faire avec vos partenaires, » explique la porte-parole régionale de l’association, Kina Dionne.

Cet après-midi, François Legault a voulu rassurer les propriétaires de résidences privées : «On comprend bien qu’en augmentant le salaire des préposés aux bénéficiaires dans le secteur public de 21 à 26 $ l’heure, c’est sûr que les préposés du côté du privé, il va falloir que les salaires augmentent. Il va falloir que le gouvernement donne un coup de main,» a certifié le premier ministre.

Francine Dubé attend le réajustement du gouvernement, d’autant qu’elle affirme n’avoir toujours pas reçu la prime de 4 $ annoncée par Québec pour les préposés au début de la crise sanitaire.