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Les élèves de l’ITA de la Pocatière lancent un cri du cœur

Publié le 9 octobre 2019 à 11:55, modifié le 10 octobre 2019 à 12:49

Par: CIMTCHAU

Les élèves de l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière lancent véritable un cri du cœur concernant le piètre état de la ferme-école. Ils ont publié un mémoire à l’attention du ministre de l’Agriculture. La démarche est aussi soutenue par le syndicat des professeurs.

L’état de l’établissement inquiète les étudiants de l’ITA. Depuis plusieurs années, ils demandent des changements. Cette fois, ils veulent se faire entendre. Selon Raphaël Rioux, président de l’association des étudiants de l’ITA, « Les étudiants sont tannés de parler haut et fort et que rien ne se passe donc on a décidé d’alerter les représentants gouvernementaux »

La goutte qui a fait déborder le vase est cette amende de 10 000$ émise cet été à la ferme, un OSBL, pour écoulement d’eaux contaminées. Des problèmes de drainage en provenance du parc bovins sont à l’origine de la fuite. Les liquides se seraient alors déversés dans un ruisseau à proximité. Une situation qui durerait depuis une dizaine d’années selon le mémoire publié.

Or, bien que le fonctionnement de la ferme relève d’un OSBL, le ministère de l’Agriculture, est propriétaire des équipements et des terrains. Une amende a donc été donnée par le MAPAQ à un établissement dont il en est le propriétaire. Une situation de cordonnier mal chaussé selon monsieur Rioux.

« Le ministère talonne les producteurs afin qu’ils respectent les normes environnementales et les normes de bien-être animal et il ne respecte pas lui-même ses normes. »

Questionné à ce sujet, le ministre de l’Agriculture André Lamontagne a souligné que c’est l’opérateur qui est responsable du bon fonctionnement des équipements, dégageant le MAPAQ de la responsabilité du problème. Des fonds d’urgence ont depuis été débloqués afin d’effectuer des travaux.

 

Investissements massifs requis

Des investissements majeurs sont requis pour mettre à niveau la ferme école. Selon un rapport datant de février 2018, 156 millions de dollars seraient nécessaires afin d’effectuer, entre autres, des travaux de plomberie, d’électricité, de toiture et de structure dans différents bâtiments. Plusieurs des recommandations du document sont urgentes et devraient être réalisées dans un horizon d’un an.

Cette situation est connue depuis longtemps selon le syndicat des professeurs de l’ITA, qui appuie la démarche des étudiants.

« Les problèmes sont connus depuis très longtemps et les raisons pour lesquelles ils ne se règlent pas c’est notamment par manque de ressources.»

Leur représentante, Marie-Christine Lalande soutient toutefois avoir été surprise en voyant le mémoire des étudiants. Cependant, en voyant l’affection que ceux-ci ont démontrée pour la pérennité de l’établissement, le syndicat a décidé de les appuyer.

La ferme école, loin d’être un modèle pour la relève

Les futurs agriculteurs condamnent l’état des bâtiments qui selon eux, porterait aussi atteinte au bien-être des animaux. Ils soutiennent aussi que leurs recommandations ne sont pas écoutées par la ferme école. L’absence de soutien pédagogique créerait, selon l’association, des lacunes dans leur formation.

Monsieur Rioux en rajoute :

« Présentement les étudiants ne considèrent pas cette ferme comme un modèle plus comme un contre-exemple à ne pas suivre. Mais la volonté est là afin qu’on puisse redevenir fier de cette ferme »

Leur message a été entendu à Québec.

En entrevue à CIMT Nouvelles, le ministre de l’Agriculture André Lamontagne a confirmé avoir lu le document. « D’abord je suis sensible à tous les points qui sont soulevés dans le mémoire et ce ne sont pas des choses que j’apprends sur-le-champ ».

Il soutient qu’un investissement de 80 millions de dollars est dans les cahiers pour les établissements de La Pocatière et Saint-Hyacinthe. Sans toutefois s’avancer sur les chiffres exacts, il a confirmé que des montants seront alloués à la ferme école. Or, on sera très loin des sommes requises dans le rapport de février 2018.

La patience sera de mise

Les étudiants devront se montrer patients. Il y aura des investissements, mais ceux-ci sont prévus sur une période de dix ans. Le ministre n’a toutefois pas fermé la porte à une bonification selon les besoins «Au départ il y a 80 millions qui ont été mis de côté alors commençons par voir le projet. J’ai bonne confiance qu’il y a de belles choses qui attendent l’ITA ».