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Légalisation du cannabis : les entreprises ne sont pas encore prêtes

Publié le 18 octobre 2018 à 19:11, modifié le 18 octobre 2018 à 19:11

Par: CIMTCHAU

Au lendemain de la légalisation du cannabis au pays, les entreprises sont-elles fin prêtes à faire face à cette nouvelle réalité? Peu d’entre-elles auraient mis à jour leur politique de consommation de drogues et d’alcool.

« Une bonne proportion d’entre elles ne sont pas prêtes, et elles ne l’étaient pas même au moment où le cannabis était légal », lance d’emblée Claude Rinfret, consultant en relation de travail chez Mistral Groupe-Conseil.

À peine 22 % des entreprises se disaient préparées à faire face à la légalisation de la drogue, d’après une enquête de la Fédération des chambres de commerce du Québec, réalisée en mai 2018. Claude Rinfret indique que cette statistique tient toujours, même si plus de la moitié (57%) des employeurs étaient préoccupés par la légalisation de la drogue.

Maintenant que c’est chose faite, les retardataires doivent agir.

« Il faut réfléchir à la consommation et à ses impacts en milieu de travail. Il faudra aussi prévoir un accroissement de la consommation, du moins pour une certaine période de temps », pense le consultant.

Que faire si l’on suspecte que l’un de nos employés a un problème de consommation? Congédier la personne sur le champ n’est pas une option : « C’est comme si je l’avais congédiée parce qu’elle avait un handicap », soutient Vincent Rinfret. Dans un cas de dépendance, l’employeur doit diriger son employé vers une cure de désintoxication.

La formation des cadres fera aussi partie de la solution.

« Reconnaitre les symptômes, les substances, les outils qui servent à la consommation de drogue, et pas seulement la marijuana. Il faut avoir dans son coffre à outils une panoplie d’information sur les différentes drogues qui existent », soutient M. Rinfret.

Le consultant rappelle néanmoins que l’employé a l’obligation de se présenter dans un état apte à travailler. Mais, une zone grise subsiste, consent Vincent Rinfret, étant donné que les effets de la drogue peuvent durer plusieurs heures. À ce propos, M. Rinfret préconise une approche où l’on dit au salarié d’éviter de consommer dans les 8 à 10h qui précèdent son quart normal de travail.

Des exceptions peuvent s’appliquer, notamment dans les domaines d’emploi où les risques sont élevés. La tolérance zéro sera alors de mise.

Des entreprises à jour

La légalisation de la marijuana ne semble pas indisposer certaines entreprises, par exemple dans le secteur des transports. Chez les camionneurs qui doivent conduire aux États-Unis, la tolérance zéro est déjà appliquée, selon les règles du Department of Transportation. Ces employés subissent même des dépistages réguliers.

Chez Viandes du Breton à Rivière-du-Loup, la direction a profité de la légalisation du cannabis pour sensibiliser ses employés. « Nous avions déjà une politique concernant la consommation de drogue et d’alcool. Sans trop tomber dans la pédagogie, nous avons pris le temps la semaine dernière de le leur rappeler », raconte Valérie Bossé, directrice des ressources humaines chez Viande du Breton.

« Cette semaine, nous avons mis l’emphase sur les risques reliés à la consommation de la drogue. Nous publions des capsules sur nos réseaux internes, travaillons de concert avec le syndicat et notre conseillère à la prévention en santé et sécurité. Nous avons aussi les services d’un intervenant social en milieux de travail », ajoute la directrice.