Lundi matin, au quai de Bonaventure. Malgré une pluie battante et froide, le moral des pêcheurs est à son plus haut.

«C’est sûr qu’on a commencé de bonne heure. L’année passée, à cause de la Covid, on a commencé plus tard et le homard était déjà présent. Là c’est sûr que c’est plus difficile de dire comment la saison va aller », explique le pêcheur, Sylvain Babin.

«Ça va bien ! La température est quand même assez froide. Les conditions sont moins belles, mais on a été chanceux, on a été capable d’étendre nos cages samedi dernier», s’exclame l’aide-pêcheur du bateau l’Omirlou, Louis-Philippe Arsenault.

Après avoir touché un maigre 5,15$ la livre l’an dernier en raison du contexte économique pandémique, les homardiers pourraient recevoir entre 8 et 9 dollars la livre au débarquement.

«Je pense qu’on serait dans une année record si on est au-dessus de huit dollars. Le contexte fait qu’il y a une demande très forte et l’offre est très faible», mentionne le directeur scientifique du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie , Jean Côté.

« C’est une très bonne nouvelle pour nous autres! Ça peut nous aider à développer l’entreprise, l’agrandir, apporter des changements sur le bateau», mentionne monsieur Arsenault.

«Il y a clairement un engouement. On reçoit plusieurs appels par jour», raconte le directeur de la poissonnerie de la Gare de Carleton-sur-Mer, François Pichette.

Le roi des crustacés arrive peu à peu dans les poissonneries. Les amateurs d’homard qui souhaitent se délecter devront s’attendre à débourser en moyenne près de 14 dollars la livre, soit 4 dollars de plus qu’à pareil date l’an passé.

«C’est sûr que l’année passée ça été une année spéciale. Je vous dirais qu’on parle plus d’un retour vers la normal comme dans les années précédentes (…) Le homard comme le crabe, c’est soumis à l’offre et la demande. Les industries savent que la demande est là», souligne-t-il.

Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie a entrepris un long processus pour que le «homard pêché en Gaspésie» puisse jouir d’une appellation réservée.

« C’est un outil de protéger notre inventaire, notre nom, notre notoriété de notre homard qui permet d’accéder à des marchés de niche et des marchés Européens (…) Ça pourrait nous aider si les Américains finissent à fermer le marché de notre exportation», explique monsieur Côté.

La pêche au homard s’échelonnera sur une période de 68 jours et prendra fin le 1er juillet.