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Le combat d’un agent de la faune atteint de la maladie de Lyme

Publié le 19 janvier 2018 à 12:10, modifié le 19 janvier 2018 à 13:36

Par: CIMTCHAU

Un agent de protection de la faune de Charlevoix vit l’horreur. Il souffre de problèmes physiques et cognitifs depuis 2012. Alors qu’aux États-Unis on lui confirme qu’il est atteint de la maladie de Lyme, ici, au Québec, des tests démontrent le contraire. Il ne peut donc pas recevoir les traitements nécessaires.

Rémy Fortin a été agent de protection de la faune pendant plusieurs années dans Charlevoix. En novembre 2016, il a dû cesser de travailler, car sa condition ne faisait que se détériorer.

«J’étais tout le temps fatigué. J’avais de la misère de plus en plus à me lever les jambes, je m’enfargeais, j’avais moins de force», se rappelle-t-il.

Un test américain a confirmé l’été dernier qu’il est atteint de la maladie de Lyme. Mais son diagnostic n’est pas reconnu au Canada. «Ici, au Canada, le test ELISA laisse passer environ 50% des cas. C’est énorme. Mon test est sorti négatif. Le gouvernement américain dit que t’es porteur de la maladie de Lyme, mais au Québec, on ne veut pas nous reconnaître. J’ai un excellent médecin de famille, lui, croit que je peux avoir la maladie. Il a tout essayé pour moi», affirme-t-il.

«Notre médecin nous a annoncé dernièrement ‘tu ne seras pas reçu par l’infectiologue. J’ai reçu une lettre écrite à la main disant qu’il ne recevrait pas de patient atteint de la maladie de Lyme avec un diagnostic américain.’ Il refuse de recevoir mon conjoint, même d’étudier son cas. J’ai envoyé des demandes ailleurs dans d’autres hôpitaux, on n’a jamais eu de retour d’appel», déplore sa conjointe, Julie Francis.

Comme il n’est pas soigné, ses problèmes s’accentuent 

Rémy Fortin perd de plus en plus la mémoire et sans traitement, il craint de ne plus pouvoir marcher d’ici deux ans.

«Dans le temps des Fêtes, on a vécu un épisode de sept jours où il dormait plus de vingt heures par jour. C’est l’horreur. Le rêve de notre petit garçon, c’est que papa puisse aller faire du patin, aller faire du ski, mais ce n’est pas possible. Il m’a dit ‘avant, mon père, il prenait beaucoup de pilules et ça l’aidait, maintenant il prend beaucoup de pilules et ça ne l’aide plus. Je ne le sais pas quoi faire moi pour l’aider. Je te prête Petit hibou. Il a le pouvoir de guérison, mais ça peut prendre plusieurs jours.’ Depuis ce jour, Rémy dort avec Petit hibou, d’un coup que ce soit vrai. Quand on ne sait plus quoi faire pour guérir, on se met à rêver comme les enfants», avoue-t-elle.

Une pétition a été lancée sur le site de l’Assemblée nationale du Québec par l’Association québécoise de la maladie de Lyme soit reconnue au Québec. À ce jour, elle a atteint près de 5500 signatures.

Plusieurs rêvent également que la maladie soit reconnue comme une maladie professionnelle pour les agents de protection de la faune.

«Je pense que ça peut être un gros combat qu’on peut gagner. On est à peu près l’un, si ce n’est pas le corps d’emploi au Québec qui est le plus à risque. On côtoie les animaux, on fait des enquêtes sur les animaux morts, sur des cerfs de Virginie, des chevreuils, avec plein de tics. Ça pourrait également aider des biologistes, des agents forestiers ou même des chasseurs», espère Rémy Fortin.

Des traitements de plus de 60 000$

Rémy Fortin ira se faire soigner à l’extérieur du pays. Il estime que les traitements coûteront au minimum 60 000 dollars. Une campagne de socio-financement GoFundMe a été mise sur pied par un ami de la famille.

«Si jamais il y avait trop d’argent, on soignera quelqu’un d’autre», soutient sa conjointe.

Malgré tout, la famille Fortin reste positive dans cette épreuve.