Mon topo La violence conjugale expliquée aux jeunes
Publié le 11 décembre 2017 à 13:19, modifié le 11 décembre 2017 à 15:58
Par: CIMTCHAU
L’Alliance gaspésienne dénonce que certaines écoles n’ont plus de programme pour contrer la violence envers les femmes. Pourtant, l’organisme leur offre depuis près de 20 ans une série d’ateliers clés en main pour sensibiliser les jeunes du secondaire à la violence conjugale.
« Il y a des écoles secondaires de la région qui ne priorise pas l’animation du programme pour différentes raisons », déplore Nancy Gough, co-ambassadrice de L’Alliance gaspésienne
Depuis 1999, l’Alliance gaspésienne offre aux écoles secondaires de la région un programme de sensibilisation sur la violence conjugale: « parce que c’est souvent les premières relations amoureuses qui se vivent à cette période-là de leur vie », explique Nancy Gough. Le programme SAISIR explique aux jeunes la définition même d’une relation égalitaire à l’aide de quatre ateliers interactifs.
Le message est principalement orienté sur la violence exercée par l’homme envers la femme: « Une jeune fille qui subit de la violence va souvent avoir peur de son chum ou de son partenaire. Puis, un garçon qui le subit, lui, ne verra pas le degré de dangerosité au même niveau. Il va se dire, je suis plus fort qu’elle, donc, j’ai moins peur », informe l’animatrice du programme SAISIR, Marie-Christine Allard.
Marie-Christine anime ce programme depuis le tout début. Sur le terrain, elle a pu constater la problématique. À la suite des ateliers, des jeunes filles lui ont avoué subir le contrôle de leur chum: « Faut qu’on soit prêt à recevoir ces confidences-là et d’intervenir de façon sécuritaire pour le garçon ou pour la fille qui identifie subir ces choses-là, soit dans leur couple à l’adolescence soit, parfois, on identifie que c’est à la maison avec papa et maman ».
Selon l’Alliance gaspésienne, en 2017, la prévention et la sensibilisation, avec des programmes comme SAISIR, demeurent d’une importance vitale: « ce sont encore majoritairement les femmes et les filles qui en sont victimes. Ce sont encore annuellement les femmes qui sont assassinées », mentionne Nancy Gough.
Dans le dernier rapport publié par la Sécurité publique du Québec sur la violence conjugale, près de 80% des victimes sont des femmes et 8 en sont décédées en 2015. Le 28 novembre dernier, le gouvernement du Québec a mis en place un Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale.
