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La Place 0-5 | Une maman de Cacouna au cœur de l’importante fuite de données, malgré elle

Publié le 13 mai 2021 à 11:02, modifié le 13 mai 2021 à 11:20

Par: Catherine Pellerin

Cette maman de Cacouna, qui a créé le mouvement #Maplaceautravail, s’est retrouvée malgré elle au cœur de l’importante fuite de données à La Place 0-5. C’est Myriam Lapointe-Gagnon qui a reçu dans sa boîte de courriel personnel les renseignements de 5 000 parents inscrits au guichet unique, pour trouver une place en garderie.

 

Un lanceur d’alerte l’a en fait contactée, pour lui faire parvenir ces renseignements personnels qui ont été dérobés par un pirate informatique.

« Avec ce chiffre, venait des noms et des informations confidentielles sur 5000 parents du Québec. Vous dire mon malaise », écrit-elle sur la page Facebook du mouvement.

Après avoir reçu ce courriel dans la nuit de samedi à dimanche, elle a contacté la Sûreté du Québec, qui aurait refusé d’ouvrir une enquête. Les policiers lui auraient suggéré plutôt de contacter le ministère de la Famille.

« J’ai expliqué mon histoire et on m’a transféré à la SQ de Rimouski. C’est là que je me suis sentie vraiment pas prise au sérieux… du moment que j’ai dit les mots maman et garderie. On m’a clairement fait sentir que c’était pas important et qu’on ne m’aiderait pas. C’est moi qui ai insisté pour qu’un policier me rappelle », explique-t-elle.

« L’agent qui m’appelle prend mon témoignage et me dit clairement qu’il n’ouvrira pas d’enquête. Qu’il ne peut que me suggérer d’appeler le Ministère de la Famille… vous comprendrez alors que la porte-parole a un souci… 1) que la population ait accès à toute l’information sur un sujet de société aussi majeur- on parle quand même d’une énorme différence dans le nombre d’enfants en attente 2) de ne pas compromettre mes discussions avec le Ministère de par ma posture d’interlocuteur avec eux. »

Elle a donc avisé le ministère de la Famille dans les plus brefs délais, pour s’assurer que la brèche de sécurité était colmatée.

Elle a aussi partagé les informations à un journaliste de La Presse.

« En passant, je ne sais alors pas si mes propres données ont été volées. Si le pirate va tenter de me faire chanter avec des infos sur mon fils. Je n’ai même pas pris la peine de regarder pour voir si mon nom était dans la liste des 5000. »

Finalement, une enquête est ouverte

À la suite de la pression médiatique, une enquête a été finalement lancée quelques jours plus tard par la GRC et la SQ. Des expertes en cybercriminalité l’ont contactée.

« Des expertes en cybercriminalité qui, au contraire de leurs collègues, m’ont écouté avec respect et écoute. Je suis témoin dans cette affaire et non suspect. Je n’ai pas été en contact avec aucun pirate à part ceux des livres d’histoire que je lis à mon fiston. Et on a enfin plus d’infos sur la façon dont nos données et celles de nos tout-petits sont non-protégées et partagées à des tiers. »

Elle ne cautionne aucunement ce geste criminel. Elle attend maintenant des réponses de la Sûreté du Québec avant de commenter cette histoire.

« Je tiens à vous informer que toute trace du fichier criminel a été supprimé de mon courriel et de mon ordinateur. Que personne d’autre que le journaliste n’y a eu accès. Je ne cautionne en rien un tel geste de piratage qui, je le rappelle, est un geste criminel. »