Le Québec est une terre d’accueil pour plusieurs immigrants. Afin de voir comment les régions peuvent jouer un rôle pour accueillir ces nouveaux venus, la ministre de l’Immigration a rencontré les décideurs locaux à Gaspé.

« On a discuté avec l’ensemble de ces gens-là, pour faire un état de la situation. Ça va nous aider à nous guider dans les politiques à développer au cours des prochaines années. », explique la ministre de l’Immigration, la Francisation et l’Intégration, Christine Fréchette.

Sauf que la réalité est connue. En Gaspésie, le problème de disponibilité de logements empêche l’essor du développement économique et ralentit l’arrivée de nouveaux venus.

« 80 % de nos membres c’est dix employés et moins, un peu partout sur la Côte-de-Gaspé. Donc, quand on parle de la part des immigrants dans les plus petites entreprises, dans le village, on demande aux gouvernements… On avait de l’attente pour qu’il y ait beaucoup d’agilité par rapport aux actions qui sont à venir. », lance Marie-Claude Brière, directrice générale de la Chambre de commerce de la Côte-de-Gaspé.

« Présentement on a une limite concrète d’accueil, étant donné la pénurie de logements qui sévit sur le territoire. Le manque de places en garderie, également… Donc, on doit prendre les bouchées doubles en termes de logements et de places en garderie, si on veut être encore plus accueillant pour recevoir dignement ces nouvelles personnes-là qui pourraient participer à notre économie et enrichir notre communauté. », se désole le maire de Gaspé, Daniel Côté.

La situation a de quoi décourager les plus optimistes.

« Il y a une capacité d’accueil au niveau moral. Je suis certain que les Gaspésiens ont une capacité d’accueil. Mais au niveau au niveau concret, à Gaspé actuellement, c’est 0 % de taux d’inoccupation. », soupire David Barbaza, directeur général pour la Fédération des OSBL d’habitation du Bas-St-Laurent, de la Gaspésie et des Îles.

Cette tournée et la consultation qui y en découle sont faites de bonne foi… mais plusieurs se demandent si la ministre de l’Immigration n’aurait pas dû être accompagnée par la ministre de l’Habitation… et celle de la famille.

« On partage nos données. On est très conscient que la contrainte principale en Gaspésie, comme partout ailleurs, c’est la disponibilité ou la non-disponibilité d’espaces d’habitation. », avance la ministre.

La tournée actuelle de la ministre est une prémisse aux consultations parlementaires sur l’immigration qui auront lieu dans les prochains mois. Pour la Gaspésie et les Îles, il faudra donc attendre de voir ce que le gouvernement entend faire pour ouvrir la porte à plus d’immigration régionale. Les solutions à la pénurie de main-d’œuvre seront donc plus longues que courtes.