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François Legault répond aux questions de notre journaliste

Publié le 20 novembre 2023 à 13:30, modifié le 20 novembre 2023 à 16:09

Par: Yanick Boudreault

Lors de son passage à Gaspé, jeudi dernier, notre journaliste Félix Côté a obtenu une entrevue seul à seul avec le premier ministre du Québec. François Legault a répondu à plusieurs questions sur les enjeux régionaux.

FC:  Ce soir, on reçoit le premier ministre, Monsieur François Legault.  Merci beaucoup d’avoir pris le temps ce soir avec nous.

FL: Merci monsieur Côté.

FC: On a un redécoupage électoral qui s’en vient,  donc on ferait une seule circonscription de 400 km et il y a des gens qui pensent qu’il y aurait une mauvaise représentation. C’est quoi l’objectif de tout ça? Est-ce que c’est d’enlever du poids politique à la Gaspésie ?

FL: Je pense qu’il y a déjà des exceptions au Québec, si on regarde le Nord du Québec, Ungava, où il y a moins d’électeurs qu’ailleurs, si on regarde les Îles-de-la-Madeleine, il y a moins d’électeurs qu’ailleurs. Je pense qu’il faut faire la même exception pour la Gaspésie. C’est tellement un grand territoire qu’on a besoin des deux députés. Quitte à avoir un petit peu plus d’électeurs dans chacun des autres comtés au Québec.  C’est important de bien représenter les électeurs avec deux députés, donc j’appuie Catherine (Blouin) et Stéphane (Sainte-Croix) là-dessus.

FC: Maintenant, je m’en vais vers la circonscription de Bonaventure. On sait qu’on a l’hôpital de Maria qui a eu des situations d’urgence, qu’on va dire « uniques ». On a des civières dans les corridors, un tabouret qui fait office de bureau. La question c’est: quand est-ce qu’on va mettre ça dans le plan québécois des infrastructures ?

FL: Bon, d’abord, je vous dirais que Catherine Blouin, je pense qu’il n’y a pas une semaine qui passe sans qu’elle m’en parle.  Je m’étais déjà aussi avancé à dire : ça n’a pas de bon sens-là. C’est vraiment un état où l’on a besoin de rénover. Donc mon objectif, j’avais promis de le faire pour le mandat, mais j’aimerais bien là que ce soit dans le plan québécois des infrastructures qui va être déposé le printemps prochain, donc au printemps 2024.

FC: Donc ça s’en vient là ?

FL: Ça s’en vient.

FC: Maintenant, on sait que la Gaspésie c’est très grand. Ici on a besoin d’une voiture. Présentement, on a la 132 qui est à risque avec l’érosion. On a le projet ferroviaire qui avance, mais qui ne prévoit pas nécessairement le transport de passagers pour l’instant. Le transport en commun, on le sait, ça coûte cher.  Du côté du transport aérien, là, ça va moins bien ces temps-ci.  De voir ces quatre éléments-là dans un même cocktail, est-ce qu’on pourrait croire que ça peut faire ralentir le développement régional ?

FL: La vraie réponse, c’est oui. C’est qu’on a besoin d’avoir une accessibilité du côté transport qui est plus facile vers et au départ de la Gaspésie. Première chose, bon le train, je vais effectivement aller visiter les travaux. Il y a des travaux qui sont en cours et tous les travaux devraient être terminés d’ici 2026. Et avant la fin du mandat, on va avoir, de Gaspé jusqu’à Matapédia, des trains, et de marchandise et de passagers.

FL: Ce qui est important, c’est aussi le transport aérien.  Bon! C’est un secteur que je connais bien. J’étais président d’Air Transat, j’en ai même parlé avec la présidente actuelle d’Air Transat. Alors ce qu’on fait, c’est qu’on intervient auprès de compagnies comme Air inuit, Pascan, et ce qu’on leur dit c’est qu’on est prêt à donner une subvention en échange d’avoir une garantie d’offre de services quotidiens.  C’est sûr que ça prend un certain temps, parce certaines compagnies aériennes ont besoin d’ajouter des avions pour être capables de faire cette desserte-là.  Mais, mon objectif c’est que, le plus rapidement possible, on soit capable de dire 500 $ maximum pour tout le monde, pour desservir tous les aéroports régionaux, tous les jours.

Un autre bon côté pour la Gaspésie, c’est que pour être capable de décarboner tout le Québec,  ça va prendre beaucoup d’électricité. Ce qui est plus avantageux actuellement, c’est l’éolien.  Donc, on veut tripler la capacité d’éoliennes d’Hydro-Québec, ça veut dire,  qu’on a une ligne de transport d’électricité à construire de la Gaspésie vers les grands centres. C’est dans les plans à court terme d’Hydro-Québec de le faire. L’acceptabilité sociale des nouvelles éoliennes, il n’y en a pas partout de l’acceptabilité sociale, mais on sent qu’il y en a beaucoup ici en Gaspésie. Je rencontrais les maires qui me disaient:  » emmenez-en des éoliennes ». Donc, on va voir une grande croissance.  Ça veut dire des emplois non seulement pour installer les éoliennes, mais aussi pour manufacturer, donc fabriquer ces éoliennes, la seule place où on en fabrique au Québec, c’est en Gaspésie.

FC: Donc, si je comprends bien, en fait dans votre grand plan de développement du Québec, ce serait le rôle de la Gaspésie de pousser vers l’énergie éolienne, c’est ce qu’on comprend bien?

FL: Toutes les régions vont être invitées, mais il y a une accessibilité sociale en Gaspésie, donc c’est certain que la Gaspésie, quand on parle de tripler la capacité des éoliennes c’est beaucoup.  Si on est capable de quadrupler, on va le faire. Parce que là on regarde, c’est plus coûteux, mais des barrages, des rehaussements de barrages dans le nord du Québec, sur la Côte-Nord, c’est plus cher.

FC: Maintenant qu’on a fait le tour de la Gaspésie, j’aimerais ça qu’on rentre à l’intérieur. Qu’est-ce qui se passe du côté de la stratégie du caribou? Ça fait longtemps qu’on n’en a pas entendu parler.

FL: Oui, bien, moi je suis un gouvernement qui est pragmatique.  On a un gouvernement qui veut un équilibre entre l’économie et protéger le caribou, protéger certaines aires du côté environnemental, mais il faut avoir un équilibre.  Moi je ne veux pas qu’on perde les emplois, à un moment donné, pour en faire trop.

FC: Donc ça, c’est la stratégie pour garder un équilibre?

FL: Oui

FC: Donc, je pense que ça conclut les questions qu’on a pour vous aujourd’hui, quelque chose à rajouter pour vous peut-être ?

FL: Non, bien ça me fait plaisir d’être ici en Gaspésie, puis bien écoutée, c’est une région qui a du potentiel.

FC: C’est vrai qu’on est très bien ici. Merci, monsieur Legault, merci beaucoup.

Merci monsieur Côté!