Jean-Paul Tremblay devra subir un 3^e déménagement en près de 3 ans. L’homme de 92 ans se sent laissé à lui-même.

« Le ministre dit qu’il prend soin des vieux. Ce n’est pas vrai du tout, ce n’est pas gênant, c’est un menteur. On est vieux, mais on n’est pas des innocents », s’exprime l’homme frustré par la situation.

Résident actuel de la maison d’hébergement Jocelyne Côté de Baie-Saint-Paul, M. Tremblay doit déménager d’ici la mi-mai. Il est passé par la RPA de Saint-Urbain qui a fermé et par les Bâtisseurs. Il a dû déménager en raison de l’état de santé de sa femme. Sa famille et une travailleuse sociale tentent présentement de lui trouver un nouveau chez-soi.

« Il m’aide, mais il n’y en a pas », déplore-t-il.

Cette frustration est comprise par l’urgentologue Lucien Rodrigue.

 « Ils ont élevé leurs enfants, puis ils ont contribué à la société pendant des décennies, mais maintenant ils sont vulnérables et il faudrait s’en occuper », exige le médecin attaché au PQ.

Le membre du comité exécutif du Parti Québécois pour la région demande des actions concrètes.

« Il faut sécuriser le salaire pour faire en sorte que ça arrête de fermer. C’est le temps, il faut faire de quoi », dit-il.

La députée Émilie Foster mentionne que son gouvernement a déjà mis en place des outils pour les résidences.

« Notre gouvernement a essayé de donner le plus possible d’outils pour la main-d’œuvre et aussi pour le recrutement des infirmières. J’en comprends qu’il y a des situations qui ne sont vraiment pas évidentes, on va tout faire ce qu’on peut dans ces dossiers-là, ça c’est clair », a réagi Mme Foster.

« C’est écrit dans le budget, on est l’industrie la plus réglementée au Québec. Les petites RPA n’ont pas un staff pour gérer toutes les réglementations puis toutes les demandes gouvernementales », s’exclame Marc Fortin, directeur-général du regroupement des résidences pour personnes âgées du Québec.

L’organisation est en communication avec Québec. Des programmes sont exigés et on s’attend à des montants dans le prochain budget Girard. Jean-Paul Tremblay, lui, espère de tout cœur vivre son dernier déménagement.

« C’est décourageant, tu ne sais pas ce que tu vas faire du jour au lendemain », s’attriste le Charlevoisien.