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Devenir préposée aux bénéficiaires en pleine pandémie

Publié le 1 mars 2021 à 20:00, modifié le 2 mars 2021 à 11:00

Par: CIMTCHAU

Alors qu’une autre cohorte de futurs préposés aux bénéficiaires va débuter sa formation en accéléré le 23 mars, notre équipe a rencontré Pénélope Gignac, qui faisait partie de la cohorte été 2020. Elle travaille maintenant au Centre d’hébergement Saint-Joseph, à Rivière-du-Loup.

Ancienne serveuse dans un bar, Pénélope Gignac a entendu François Legault implorer les Québécois de s’impliquer dans les CHSLD au beau milieu de la pandémie. Elle a fait partie de la première cohorte de formation accélérée en juin dernier à Rivière-du-Loup.

« J’ai entendu des personnes que je connaissais qui sont préposés aux bénéficiaires. Je leur ai demandé : est-ce que vous pensez que c’est une bonne idée? J’aime beaucoup les personnes âgées. Est-ce que vous pensez que ça m’irait bien? Ils m’ont tous poussée. Mes patrons, mes collègues, ils m’ont tous dit : fonce, t’es capable. »

Après 6 mois, elle y est toujours, comme la majorité des préposés ayant gradué à l’été et à l’automne au Bas-Saint-Laurent. Elle parle des usagers de son CHSLD avec une grande compassion.

« Ce n’est pas juste de leur laver les fesses ce n’est pas vrai. Tu fais partie de leur famille, de leur quotidien. Tu leur donnes de l’amour, tu leur souris », explique-t-elle. Elle rappelle que les préposés aux bénéficiaires sont souvent les seuls amis, ou contacts des personnes âgées. Un phénomène amplifié par la pandémie.

De la frustration sur le salaire

Le salaire promis par François Legault à 26$ par heure, est-ce bien la réalité? Questionnée à ce sujet, Pénélope Gignac répond que ce n’est pas tout à fait exact. C’est plutôt un salaire de base de 20$ ou 21$ par heure, auquel peuvent s’ajouter des primes faisant grimper le salaire à 26$ l’heure. À cet effet, elle n’en veut pas au gouvernement, mais souhaite rappeler aux courageux qui souhaitent s’inscrire à la prochaine cohorte de le faire par amour pour les aînés, et non pour l’argent.

À 26$ par heure, ces nouveaux employés sont souvent arrivés en poste avec un salaire similaire à ce que faisaient d’autres préposés ayant plus d’ancienneté. Contrairement à d’autres situations troublantes relatées dans la province, elle dit avoir été accueillie chaleureusement par tout le personnel. Elle est fort consciente que des discussions avaient lieu en coulisses entre certains employés, mais jamais devant elle.

Sa gestionnaire, Annick Gagné, était elle aussi consciente de la problématique. Elle a rencontré certains employés en leur rappelant que l’important, en temps de pandémie, était surtout d’obtenir du renfort, et ce, rapidement. Que les discussions sur le salaire, le syndicat pouvait s’en occuper plus tard.

Depuis le début des cohortes en accéléré du gouvernement Legault, le Centre d’hébergement Saint-Joseph a recruté 14 nouveaux préposés. 13 d’entre eux sont toujours en poste. L’un des succès de ce programme.

« Ça nous a même permis de donner des congés, des vacances à nos employés, qui étaient épuisés depuis de nombreuses années. Les gens, on ne se le cachera pas, brûlaient la chandelle par les deux bouts. » – Annick Gagné, Cheffe d’unité par intérim au CHSLD Saint-Joseph

Et maintenant?

Malgré la récente amélioration, le Bas-Saint-Laurent aurait besoin de 250 préposés aux bénéficiaires de plus par année, et ce, pour les trois ou quatre prochaines années. Une autre cohorte comme celle de Pénélope sera lancée dans quelques jours. Au KRTB, ce sont 110 postes qui sont vacants au moment d’écrire ces lignes. Le CISSS souhaite accueillir 80 étudiants le 23 mars à la rentrée des classes, mais plusieurs places sont encore vacantes. Le nombre d’étudiants inscrits va aussi dicter le nombre d’endroits où la formation sera disponible, selon Gilles Turmel, le responsable des communications.

Les candidats ont jusqu’à mercredi, 3 mars, pour s’inscrire sur le site web du CISSS à la formation qui dure trois mois. Ils doivent cependant être prêts à s’impliquer à moyen terme, puisqu’ils doivent être disponibles à temps plein pendant au moins un an pour bénéficier de tous les avantages du programme. Pourquoi choisir cette voie?

« Quand on arrive à la maison, on est heureux parce qu’on leur a donné un petit peu d’amour, qu’ils recherchent et qu’ils ne peuvent pas avoir ailleurs », conclut Pénélope Gignac.