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Nouvelles

Détresse et solitude des personnes âgées

Publié le 25 janvier 2021 à 15:22, modifié le 25 janvier 2021 à 15:22

Par: Louis-Philippe Morin

La pandémie et l’isolement affectent tout le monde, mais plus durement les personnes âgées qui, souvent, se retrouvent seules et ne peuvent bénéficier des programmes d’aides gouvernementaux.

Depuis bientôt un an, les personnes âgées se sentent, en général, pointées du doigt… frappé par le virus plus que n’importe quelle autre tranche de la société, ce sont elles qui ont été isolées le plus… et les effets sont nombreux… Économiquement, entre autres. Pour Lomer Cormier, la dernière année a été la plus difficile de sa vie:

« Moi, j’ai demandé pour de l’aide pendant la COVID, je n’ai rien eu. Je n’ai pas droit à ça, je n’ai pas le droit à rien… ni au bien-être ni à rien du tout »

Ceux qui n’ont pas de conjoints ou de famille proche se trouvent de petites consolations.

« Et j’ai ma petite bête à 4 pattes qui est un bon réconfort… on ne voit personne! Alors, juste neuf-dix mois sans voir du monde. Moi, j’ai toujours travaillé dans le public et voir du monde. Alors, c’est dur aussi », assure monsieur Cormier en regardant son petit chien.

Socialement isolés depuis le début de la pandémie, certains sont épuisés et ne savent plus où se tourner. Au bout du rouleau, monsieur Cormier a lancé un appel de détresse:

« Physiquement et mentalement, ça prenait de l’aide. J’ai fait une demande au Centre d’Action bénévole et j’ai madame Landry qui est venue »

Sur le territoire de la Baie-des-Chaleurs, c’est plus de 90 personnes âgées et isolées qui bénéficient des services du CAB… Julie Landry intervenante de milieu affirme que ces chiffres ne font qu’augmenter.

« C’est pas moi qui a la baguette magique pour tout faire. Mais d’être un pont entre les personnes et les ressources »

Empêchées de mouvement la plupart du temps… et donc, des leurs amis qu’ils croisaient en prenant un café ou dans des rencontres sociales, certains broient du noir… il faut donc être aux aguets:

« Si je prends soin de mon voisin… oui, le gouvernement, les sous ça aide! — Mais si chacun prenait soin de son voisin… pas comme un bébé… mais l’accompagner et être vigilent », dit madame Landry.

Devant l’importance du phénomène, le CAB essaie de mettre un peu de soleil dans la vie de ces personnes isolées. On a donc eu l’idée de faire correspondre des adolescents et des personnes âgées. Des élèves de sixième année de l’école Bourg à Carleton-sur-Mer ont été invités, au profit d’une période de confinement, à écrire à des personnes âgées… et l’expérience pourrait avoir une suite. Pour Karen Gallant, intervenante de milieu au CAB, l’écho est intéressant:

« On va avoir ça la… les lettres ne sont pas encore remises, ça va être fait cette semaine. Elles vont être remises aux élèves. Les élèves attendent très attentivement leurs réponses »

Les idées sont en place… mais il faudra plus que des programmes d’aide pour redonner le sourire à toutes les personnes âgées.

« Ça prend du monde qui ont du cœur aussi… merci! », lance monsieur Cormier, les yeux mouillés.