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Des grillons de Saint-Pascal dans votre assiette?

Publié le 12 octobre 2018 à 16:46, modifié le 12 octobre 2018 à 16:52

Par: CIMTCHAU

Deux entrepreneurs du Kamouraska se lancent dans un projet de ferme bien particulier. L’entreprise Entomo DSP a comme objectif de devenir la première ferme d’élevage de grillons à grande échelle au Québec.

Tout a commencé avec une poignée de grillons achetés dans une animalerie il y a un an. Aujourd’hui, Maxime Dionne et Antoine St-Pierre produisent des millions d’insectes chaque semaine dans les anciens locaux de la tannerie, à Saint-Pascal.

« En Europe, c’est énormément poussé. En Amérique du Nord, il y a une grosse explosion entourant le produit. Aux États-Unis, ils voient le potentiel de ça. Nous notre but, c’est justement aussi d’être capable de le montrer aux Québécois », explique Maxime Dionne, cofondateur d’Entomo DSP.

L’empreinte écologique de l’élevage est faible : 25 kg de moulée sont nécessaire pour la production de 1 kg de bœuf. Pour obtenir la même quantité de grillons, il suffit de 1,7 kg de moulée.

Un aliment nutritif

L’avantage avec le grillon, c’est qu’il s’agit d’un aliment riche en protéines et en nutriments.

« Riche en B12, en calcium, en magnésium, très riche en fer, une chose en générale qui peut manquer dans notre alimentation. C’est sans parler du ratio oméga-3, oméga-6 qui est comparable au saumon et je dirais même plus efficace encore. On parle vraiment d’un produit santé et qui est peu couteux côté environnemental », fait valoir Maxime Dionne.

Les deux entrepreneurs voient grands. S’ils se concentre sur la production de poudre de grillons pour le moment, ils songent déjà au développement de sous-produits dans leur bâtiment de 6000 pieds carrés.

« Nous souhaitons être une entreprise zéro déchet. Les excréments de grillons peuvent servir de fertilisant organique naturel. Il y a aussi la chitine (NDLR :  la molécule qui constitue l’exosquelette des insectes) qui a des propriétés biomédicales. On va trouver un moyen de la récolter, de la purifier afin que diverses entreprises puissent l’utiliser », lance Antoine St-Pierre.

L’élevage d’autres espèces n’est pas exclu. « Un de mes objectifs à très long terme, c’est le scorpion. C’est vu comme le caviar des insectes. C’est quelque chose qui sera très prisé dans l’avenir », ajoute le chimiste de formation.

Encore faut-il convaincre les consommateurs d’avoir des insectes dans leur assiette.

« Il faut se rappeler que l’insecte, d’un point de vue évolutif, c’est tout simplement un crustacé qui a fini par sortir de l’eau. Par comparaison, on s’entend que le homard, ce n’est pas nécessairement plus beau à regarder. Puis ça n’a pas toujours été considéré comme un aliment de luxe, mais ça a fini par le devenir », soutient Maxime Dionne.

Entomo DSP prévoit commercialiser sa poudre de grillons d’ici les prochaines semaines.