De l’application Fruitz à la salle d’audience : un jeune homme de Rivière-du-Loup reconnu coupable d’agression sexuelle
Publié le 14 janvier 2025 à 17:24, modifié le 14 janvier 2025 à 17:26
Par: Ariane Boyer
C’est sur l’application Fruitz qu’ils se sont rencontrés. Tout cela a débuté lors d’une soirée entre amis. Après avoir consommé de l’alcool, la victime est en état d’ébriété avancé. Lorsque la soirée se termine, un témoin discute avec l’accusé et lui demande ses intentions envers la jeune femme. Il répond : « Je ne ferai rien avec elle ce soir, car je sais qu’elle est saoule ».
La jeune femme se retire dans sa chambre pour dormir. Elle croyait que l’accusé avait quitté les lieux. Mais celui-ci est entré dans sa chambre, où une relation sexuelle non protégée s’est produite sans son consentement.
Devant le tribunal, Zackary Tardif a tenté de justifier ses actions en affirmant que les « gémissements » de la victime démontraient son consentement. Cependant, la juge Luce Kennedy a rejeté cet argument. Elle a déclaré que cette défense reposait sur des « stéréotypes et des mythes », rappelant que l’état d’ébriété avancé de la victime empêchait tout consentement éclairé.
Rose Lafaille, sexologue au Cégep de Rivière-du-Loup, explique clairement que le consentement ne peut être supposé dans un tel contexte. « Un gémissement, ce n’est pas quelque chose qui est clair que la personne consent », souligne-t-elle. Elle ajoute : « Si l’état de conscience d’une personne est altéré, que ce soit par la drogue, l’alcool, la confiance ou le sommeil, le consentement n’est pas libre à ce moment-là. »
Les risques des applications de rencontres
La sexologue met en garde par rapport aux applications de rencontre. Même si on évoque une intention par rapport à une rencontre, ce n’est pas synonyme de consentement. « Ce n’est pas un consentement. C’est une intention initiale, mais, comme dans n’importe quel contexte, le consentement doit être validé et réaffirmé, » affirme Rose Lafaille.
Zachary Tardif retournera sous peu devant le tribunal pour les représentations sur sa peine.