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Contrat moral pour les fêtes : des commerçants dans le néant

Publié le 26 novembre 2020 à 17:14, modifié le 26 novembre 2020 à 17:16

Par: CIMTCHAU

L’isolement préventif d’une semaine qui est demandé à la population avant les rassemblements de Noël est loin de faire l’unanimité. Plusieurs commerçants se demandent toujours comment ils pourront composer avec les mesures proposées par le gouvernement Legault.

Les citoyens seront encouragés à s’isoler à la maison du 17 au 23 décembre, puis du 28 décembre au 5 janvier. Oubliez les rassemblements de moins de 6 personnes, même en zone orange, confirme le ministère de la Santé. L’achalandage pourrait diminuer drastiquement pour les restaurateurs, qui n’auront pas l’obligation de fermer selon les dernières informations.

« Je ne vois pas comment des entreprises, quand on a eu beaucoup de jours de fermeture dans la dernière année, peuvent se permettre de fermer du 17 au 4 janvier. Pour nous c’est un non-sens. C’est à voir les précisions qui vont venir du gouvernement. Il y a aussi le fait que nous nos employés si on est fermés tout ce temps-là, ont-ils droit à la PCU? Est-ce qu’ils ont un revenu d’appoint quelconque? » – Pier-Olivier Ruest, copropriétaire du restaurant Le Loft

Autre problématique, celle des travailleurs qui seront incapables de s’isoler. Chez les restaurateurs rencontrés jeudi, tous n’ont aucune inquiétude que leurs employés soient fidèles au poste dans la semaine précédant Noël. Ces personnes vont-elles participer malgré tout à des rassemblements? Jeanne-Mance D’Amours, propriétaire de la Chaudronnée D’Amour de Rivière-du-Loup, confirme qu’il est impossible pour elle et son équipe de se placer en quarantaine.

Pier-Olivier Ruest, du bar le Loft, demande d’avoir des consignes plus rapidement, un mois à l’avance par exemple. « On est dans l’incertitude totale, on essaie de faire nos horaires du temps des fêtes présentement pour nos employés, pour nous-même et pour nos familles aussi. On est comme arrêtés à un mur, on ne sait pas à quoi s’en tenir», plaide-t-il.

La période des fêtes est toujours très achalandée dans les salons de bronzage, de coiffure et d’esthétique. Sylvie Poitras est propriétaire de l’un de ces salons à Rivière-du-Loup. Elle surveille aussi les mesures au jour le jour, et devra ajuster son horaire en conséquence. Pourrait-elle décider de fermer ses portes pour deux semaines? « Moi je suis la vague. Dans le sens que je me dis, si c’est nécessaire, on va le faire. C’est sûr que j’aimerais mieux ne pas le faire, car c’est une bonne période. »

Québec fait le point

En point de presse jeudi après-midi, le premier ministre François Legault s’est dit conscient que de nombreux travailleurs pourraient ne pas être en mesure de respecter la distanciation avant les fêtes. Le directeur national de la Santé publique demande à ces personnes d’user de leur jugement avant de participer à des rassemblements.

Le ministère de la Santé rappelle par ailleurs que du 17 décembre au 3 janvier, les mesures concernant les rassemblements pour le temps des fêtes s’appliquent partout au Québec, sans égard aux paliers d’alerte. En zone orange, il sera donc permis de tenir des rassemblements de 10 personnes entre le 24 et le 27 décembre.